Extrait du journal
Ce n'est pas exclusivement sur les actes touchant à la politique qu'on peut juger de l'esprit et des tendances d'un gouvernement. Rien ne me semble plus instructif que de re chercher, dans les faits, les plus étrangers les uns aux autres en apparence, qui s'accom plissent autour de nous, s'il n'y aurait pas un lien commun, une pensée directrice qui les explique et les coordonne à la fois. Les derniers jours qui viennent de s'écouler semblent, à ce point de vue, particulièrement intéressants. Nous ne parlons que pour mémoire de la comédie parlementaire du Palais-Bourbon, qui dégénère en farce et qui nous montre les députés démolissant à cinq heures du soir ce qu'ils ont édifié â trois heures et demie. Nous ne voulons pas nous arrêter aux insanités législatives d'un certain nombre de représen tants, qui essaient d'entraver le suffrage uni versel à l'aide de mesures grotesques ou im possibles, en tous cas inefficaces si elles venaientàêtre adoptées. En contemplant le travail de ces messieurs, il nous semble voir des enfants qui jetteraient des cailloux dans, la Seine pour arrêter la crue. Une nouvelle qui a produit une douloureuse stupéfaction dans tous les cœurs français, est celle relative à l'affaire Atchinoff, dont'toute la presse a parlé. Par ordre du ministère Floquet, — il ne faut pas l'oublier, — l'amiral Olry a mitraillé des nationaux russes. Le résultat le plus clair de cette opération a été de compro mettre les. bonnes relations qui ne devraient jamais cesser d'exister entre nous et une na tion dont les intérêts sont pareils aux nôtres; et de remplir d'aise MM.de Bismarck et Crispi. Cinq Russes tués par des canons français, quelle aubaine pour 3a politique allemande! Un escroc, du nom de Jacques Meyer, est en fuite. Il se cache à l'étranger ; on finit par lui mettre la main au collet. Mais on ne parle plus de l'extrader, parce qu'il a, dit-on, entre les mains, des preuves terribles à ,1a charge d'un certain nombre de personnages poli tiques, et que ses révélations produiraient un épouvantable scandale. Une pauvre veuve, mourant de faim, avec ses deux enfants, se présente pour demander du pain à un commissariat de police. Elle est accueillie insolemment par un chien commissaire nuelconcwe. Le commissaire...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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