Extrait du journal

fet; il en reviendra édifié, sinon convaincu. Non, la contradiction n'est pas chez M. Thiers; elle est éclatante, triste, dironsnous, chez les hommes qui, il y a quatre mois , dressaient toutes leurs batteries contre cette liberté dont ils prétendent 1irer honneur aujourd'hui. Quand hier la majorité, la droite applaudissaient M. de Forcade et soulignaient de très bien! chaque phrase de sa propre apothéose, le pays écoutait et il demandait, comme dans la célèbre comédie : Qui trompe-t-on ici ? C'était un spectacle instructif, mais pénible. Tous ces libéraux du lendemain se décernant les honneurs du triomphe, effaçant le passé, acclamant l'un des der niers représentants du régime tombé, estce bien la France ? Il semble que pour la première fois on comprend ce que renferment de profond ces mots, si longtemps la devise du Corps législatif : candidatures officielles. Tout est là. La majorité est née de ces candidatures et le ministre qui les avait triées, ces candidatures, accusait hier M. Thiers de n'être pas l'ami sûr du cabinet libéral. La majorité, elle est encore à ce lui qui lui donna naissance. Il le sait, il l'a dit : il a daigné consentir à prêter sa majorité aux hommes nouveaux. En vérité, Vous leur faites, seigneur, En les aidant, beaucoup d'honneur. Mais qui sait si les hommes nouveaux accepteront ce rôle d'emprunteurs à la pe tite semaine d'une majorité dont le chef aspire à les remplacer? Le pays déteste par-dessus tout les situations fausses. Le cabinet le sait et il en tiendra compte. H. VRIGNAULT....