Extrait du journal

Li SEMAINE " COMMERCIALE-. Les pays qui, après le France, souffrent le plus de la disette de la soie, occasionnée par la maladie dont est atteint depuis dix ans le plus précieux des insectes, sont, en les classant suivant l'importance relative de leur fabrication : l'Angleterre, le Zollverein, la Suisse ef l'Autriche. Si à la production manufacturière de ces pays on ajoute celle des petites fabriques disséminées en Espagne, en Italie, en Grè ce, en Turquie, en Russie, en Belgique et en Hollande, on trouve que,, y compris la France, il a été créé, en 1859, pour trois milliards'de francs d'étoffes de soie pure et dé tissus dans lesquels la soie domine. La France produisant à elle seuié autant de soieries que tous les autres~pays d'Euro pe, ce n'est donc pas à moins de 750 millions que s'èstélevé, pendant cette année 1859, la valeur de notre fabrication , dont les deux tiers; soit 500millions, ainsi que l'indiquent les documents officiels , ont été exportés dans les deux-hémisphères. Depuis lors, nous avons vu le chiffre de nos exportations décroître pendant deux années, puis se relever un peu durant lès trois années suivantes dans les proportions ci-après : / 1860...... 454,800,000 fr. 1861...... 332,891,000 . 1862...... 363.156,000 1863...... 370,293,000 1864. 384,521,000 . La disette de la matière première n'est pas la seule cause de cette réduction et de ces, variations. Là encore un de nos défauts capitaux nous a portés à choisir le mauvais rôle. —r Le manque de hardiesse, la pruden ce extrême.du commerce français semblent être pour beaucoup dans le décrôissement de nos exportations, sur lesquelles devaient avoir une si grande influence les funestes événements de l'Amérique du Nord. En voyant notre hésitation à tenter quel ques efforts pour maintenir nos relations avec les contrées qui allaient se livrer aux horreurs de la guerre civile, .l'Angleterre a songé à s'y substituer habilement à nous, à s'emparer de la clientèle avec laquelle nous n'osions plus traiter désormais; Puis, elle.est venue prendre chez nous les armes avec les quelles elle allai t nous combattre.—N'est ce pas là conclusion qu'il faut tirer des chiffres suivants,,qui indiquent l'augmentation régu lière dé nos exportations dans le RoyaumeUni, et la diminution non moins régulière de celles à destination de la république trans atlantique et des autres contrées ? > Voici, en millions de francs, la valeur des soieries françaises annuellement exportées : Angleterre. Etats-Unis. Autres.pays....