Extrait du journal
et qni doit unir Strasbourg à Marseille, sera enfin inaugurée, si elle l’est jamais, nous courons grand risque d’en être pour nos dépensés et d’arriver trop tard. Cette situation est grave; tous les jours elle empire, et l’on peut se demander avec autant de dou leur que de surprise : A quoi songent donc les ministres? On dit, nous l’avons jadis répété, tout «n hésitant à y croire, qu’ils s’oc cupent activement, conjointement avec l’Angleterre, d’empêcher l accession du liane, re au Zollverein. Les feuilles allemandes sont pleines de récriminations et d'invectives à ce sujet. Eh ! que nous importe que le Hanovre donne satisfaction en ce point à 1 Allemagne ! Est-ce cela qui détruira ou fera triompher aux dépens de la France et directement l’union douanière? Nous comprenons lort bien que l’Angleterre s’est émeuve ; le Hanovre est lit porte par oit elle jette ses produits vers l'Allemagne ; mais, pour nous, nous mêler dans celle intrigue, ce n’est que chercher à partager la haine qui s’attache au nom britannique ; ce n’est que nous rendre plus impopulaires que nous ne semblons déjà l’être. Les lignes de chemins de fer allemands que nous avons indi quées, ne sont pas toutes terminées ; cependant une grande par tie déjà est en pleine activité, et à voir la hâte avec laquelle se poursuivent les travaux, l’enthousiasme que la nation toute en tière porte à cette œuvre, il est hors de doute que peu d’années suffiront pour en amener la fin. Au lieu d’intriguer obscurément, ne vaudrait-il pas mieux employer le temps qui nous reste à faire changer un système qui peut nous être si funeste ? Ou peut prédire, à coup sur, que si la situation où se trouve actuellement l’Allemagne au vis-à-vis de la France se perpétue, notre commerce avec ce pays recevra un coup mortel ; notre production vinicole, déjà si obérée, si malade, en subira les plus désastreuses conséquences; et connue influence, nous ne pouvons pas douter que notre pays, apauvri, abaissé comme puissance commerciale, ne soit exposé à déchoir du rang qui lui appartient dans les conseils de l’Europe....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - michelet
- de la garde
- edgar
- france
- allemagne
- strasbourg
- bâle
- boulogne
- angleterre
- europe
- hanovre
- belgique
- vienne
- union commerciale
- cologne
- collège de france