Extrait du journal
versité,et nous avons établi que la liberté était pour elle-même la condition et la loi d’une réforme nécessaire. Il est bien clair que si l'Université vit par le monopole, c’est-à-dire si la contrainte lui est un élément suffisant de constitution, jamais elle ne s’amé liorera, ni ne se réformera, ni ne sc mettra à la hauteur des besoins d’une éducation large et nationale. Toujours au contraire elle sera restreinte et routinière. Nous ne parlons pas de vices plus graves, nous évitons tout ce qui peut donner lieu à l’irritation ; mais en fin l’Univeisité, 'par cela seul que le monopole lui est assuré, est hors d’état de se perfectionner ; c’est en ce sens que la liberté à nos yeux est une condition commune d’amélioration, non un ins trument particulier de tyrannie. Que font les universitaires en écartant le droit naturel de con currence ? Us sc crampon en t dans leurs abus, dans leurs fai blesses, dans leurs routines. Et en appelant à leur aide les pré jugés contre les prêtres, que font-ils encore? Us publient l’aveu de la misère morale de leur enseignement. S’ils se sentaient forts, s’ils se savaient irréprochables, ils ne se barricaderaient pas dans leur monopole; ils diraient à la France : De quoi s’agit-il? de faire de bons citoyens, des hommes instruits, capables et vertueux ! A celte œuvre, l’émulation appelle quiconque a de la foi, de la science et du zèle ; que la carrière soit ouverte à tous. Alors que verrait-on ? les études renouvelées, les écoles réformées, les professeurs appliqués, les disciples actifs, une vaste rivalité re muerait les intelligences, et la France, au lieu de l’abaissement démontré de l’instruction depuis 89, reprendrait sa marche de progrès, et l’Université retrouverait de la gloire. Qu’on le voie donc, ce n’est point ici une affaire de domination pour le clergé, c’est une affaire d’amélioration pour l’enseigne ment, et de perfectionnement moral pour toute la France. A ce point de vue, la question mérite tout l’intérêt des conseils généraux,et neus souhaitons que désormais elle appelle aussi plus vivement l’attention des chambres. Il est temps de sortir des mes quineries d’une controverse où l’on a mêlé trop de personnalités! Nous connaissons l’Université, nous savons les maux qui la ron gent, mais nous u’avons nulle envie de transformer une haute question de morale et de liberté en une question de haine et d’insulte. Tous ce que nous voulons, c’est que la raison publique s’éclaire, et que la nation ne s’accoutume pas à la quiétude sous l’empire des monopoleurs et des sophistes....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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