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La Quotidienne, 6 décembre 1840

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La Quotidienne
6 décembre 1840


Extrait du journal

sons? on a dit de la première Révolution qu’elle dévorait ses enfans ; on va dire de la seconde qu’elle les déshonore. Du sang d abord; puis de la honte, de l’opprobre, de l’infamie ! Est-ce là le progrès de l'humanité, quand elle n’a que l’orgueil pour guide? I n grand malheur de notre temps, c’est que le respect de l'au torité est perdu parmi les peuples; et avec le respect de l’autorité le respect des autres et de soi même. Ne voit-on pas que nous sommes dans une mauvaise voie, puisque tout se rapetisse et s’affahso à mesure que nous avançons ? Ou bien ne veut-on laisser de bout ni une institution ni uu homme ? II nous souvient que, sous la Restauration aussi, la presse se plut a prodiguer la calomnie et l’Insulte aux dépositaires du pou voir; et peut-être y a- t-il dans ee que nous voyons , quelque sccrèle justice de la Providence. Mais ces insultes, mais ces calom nies ne parvinrent jamais à se faire jour à la tribune. Pourquoi cela ? C’est que les hommes politiques se respectaient alors ; c’est qu’il y avait dans les idées, dans les opinions, dans les passions mêmes quelque chose de celle dignité que les principes d’auto rité et d’ordre prêtaient aux Institutions. Oh ! qu’on ne s’y trompe pas : il n’est pas indifférent de vivre dans telle ou telle atmos phère de doctrines, de préjugés, si l’on veut. Les mœurs publi ques, comme les mœurs privées, sont bonnes ou mauvaises sui vant les principes sous l’inlluence desquels elles se forment. Si vous voulez grandir les hommes politiques, n’abaissez pas l’auto rité ; si vous voulez qu’ils se respectent, ne la méprisez pas. Le spectacle que la chambre a donné aujourd'hui est une grande leçon. Que ceux à qui elle s’adresse, disons mieux, que tous la méditent sérieusement ; car elle peut être salutaire pour tous. La société est profondément troublée quand les lois de la morale et de la justice sont mises en oubli ; et les hommes n’y trouvent plus de sécurité pour leur honneur. Et maintenant que dirons-nous du vote sur l’ensemble de l’a dresse ? Qu’il était prévu et qu’il ne constitue pas le ministère à l’éiat de majorité dans la chambre. Pour prévenir sa défaite, la commission avait amendé son projet primitif de telle sorte que sa pensée en a disparu pour faire place à la pensée d’une partie considérable de l'opposition. Le ministère veut-il n’être pas vaincu ? Soit ; au moins n’est-il pas vainqueur ; et nous affirmons sans hésiter qu’il ne se présentera pas avec confiance au hasard d’une nouvelle bataille....

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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