Extrait du journal
de la jeune fille s’y remplit d’amour; l’athée, en gravissant les pentes agrestes de la grande Chartreuse, sent son âme tressaillir; le Dieu qui fit tant de chefs-d’œuvre laisse tom ber dans cette âme un rayon de sa lumière, un chant de ses oiseaux, une fleur de son paradis, un mot de sa morale su blime ! A six lieues environ de Grenoble, sur la rive gauche de l’Isère, après avoir constamment suivi une route plane et nette comme l’allée d’un parc, on arrive au village de Goncelin. Fil quittant ce village, la route royale s’attaque au flanc de la montagne, fait un coude vers le sud, sc roule à travers les collines, les vallons, les plateaux, évitant les pré cipices, cherchant l’ombre et la fraîcheur, partage le bourg de Saint-Pierre, et fuit jusqu’à la petite ville d’Allevard, où elle ariive, en douce pente, fière de ses deux rangées d’ar bres et de sa coquette propreté. L’hiver, quand la foudre éclate sur les neiges, et que les torrens mugissent, les pâtres désertent la vallée, et l’ours descend des montagnes pour venir rôder jusque dans la ville. Au printemps, lorsque le soleil brille au front des pics, les sources murmurent, les troupeaux peuplent les vallons, et la tourterelle, que n’effarouchent pas les chansons des fil lettes, vient demander aux bosquets d’Allevard un peu de mousse pour sa couvée. La ville est située sur un petit plateau, dominé par de gigantesques montagnes. Elle occupe le fond de la vallée charmante qui porte son nom, et tombe, en Savoie, en of frant au regard émerveillé un panorama splendide où l’œil s’égare jusqu’au plus lointain horizon. Cette vallée est sillonnée par des chemins qui appartien nent b la Savoie, et une route pittoresque contourne les flancs des montagnes françaises qui l’enclavent au nord. Au sud,...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - anvers
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