Extrait du journal

té, sa dignité, sa fierté; et c’est ce que tous nos amis politiques n’ont pas su voir, peut-être, comme ils l'au raient dû. Pour nous, qui tenons une plume parce que nous avons une pensée, le journal est une défense, non un commerce. Que venons-nous de voir dans ces misérables sup putations de rabais, de gains, de pertes, de trafics de toute sorte ? Nous venons de voir que le journalisme, pour les hommes sans foi, est une banque, oit l’on remue l’or à pleines mains. Deux millions, trois mil lions, cinq millions d actions pour la constitution dit journal ! 50,000 lr. pour l’administration ! 10,000 IV. pour le loyer ! Et la rédaction ! oh! la rédaction, c’est capital, cela, 150,000 IV., la rédaction ! 150,000 IV. ! Ce sont donc des hommes bien rapaces, bien avides, bien mangeurs que ces écrivains à qui il faut consti tuer des rentes annuelles de 150,000 lr., pour faire u il journal au rabais ! Eh mon Dieu ! ce ne sont pas les écrivains qui sont les dévora leurs ; les écrivains sont bonnes gens ; ils vivent de peu. Mais les entre preneurs de rédaction, les hauts barons du journa lisme, ceux qui n’ont ni plume, ni foi, oh ! ce sont eux qui ^coûtent cher. 150,000 IV., c est pourtant beaucoup ! et c’est ici qu'il est permis aux écrivains royalistes de lever haut la tète. Nous autres qui avons une foi et une plume, nous n’avons pas 150,000 IV. dans noire budget ; avec 150,000 lr. nous ferions un journal royaliste que nous doiinerionspour rien. A nous, ce qu'il faut, c’est de la liberté et de 1 honneur. Le journalisme n'est pas pour les écrivains royalistes un moyen d argent, mais un moyen de propagation ou de défense ; et c'esl ce que nous voulions dire à nos amis politiques de France, qui en délaissant la presse indépendante, probe cl désintéressée, sous prétexte de rabais, contribuent à la corruption publique, et trahissent à la lois ce qu ils se doivent à eux-mêmes, et ce qu’ils doivent à ceux qui combattent pour eux. Au reste, tout est bien à découvert désormais; les hontes du journalisme dynastique sont étalées, et la nation est à plaindre, si elle ne sait pas faire le triage de ce qui est honnête et de qui est corrupteur....