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La Quotidienne, 9 mai 1845

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La Quotidienne
9 mai 1845


Extrait du journal

prussienne, réduite à sa tige, était terminée par un pied vo lumineux chaussée d’une vaste pantoufle en peau de castor. — Pourquoi être venu dans cet état, répondit Tristan d’un-ton d’affectueux reproche? En vérité, monsieur, cela n’est pas sage. — Pourquoi, mon jeune ami? répartit d’igornay; parce que, pour nous autres gens de l’ancienne roche, la sagesse ne passe qu’après le devoir; et vous m'entendez bien, n’est-il pas vrai? j’avais absolument besoin de vous parler. — Il fallait m’envoyer un exprès avec quatre lignes, et j’aurais été vous trouver à l’instant même. —■ Allées et venues, perte de temps, incertitude, toutes choses qui ne me vont pas, voisin ; j’ai mieux aimé faire la grimace en mettant mes bottes ; et me voilà. — J’espère du moins que vous êtes venu eu voiture. — En voiture! un ollicier de Mirabeau en voiture, tant qu’il lui reste un orteil pour chausser un étrier, et un doigt pour tenir une bride ! jeune homme ! — Vous avez raison, répondit Tristan, nous sommes une race dégénérée. — ( l’est parccque vous le voulez bien... mais ce n'est pas de cela qu’il s’agit pour le moment, vous m’entendez, n’est-il pas vrai ? J’ai à vous parler sérieusement sur un su jet fort délicat. — Je suis prêt comme toujours à vous entendre, dit Tris tan avec embarras. — Comme toujours ! comme toujours ! repartit d’igornay, j’aimerais mieux que ce fut comme jamais, car, entre nous, mon cher, vous n’ètes ni accessible, ni communicatif. Ali ! quelle différence avec le feu comte votre père! en voilà un qui écoutait tout, qui disait tout ! enfin il était de son temps et vous êtes du vôtre. Tristan, qui était resté debout jusqu’à ce moment, prit un siège pour indiquer au baron qu’il lui donnerait tout le temps qu’il voudrait, et lui prêterait toute l’attention dont lui, Tristan, était susceptible. — A la bonne heure ! s’écria d’Jgornay avec satisfaction. Maintenant, voisin, vous comprenez que»c'est de notre ma riage que je viens vous parler, ajouta-t-il d’un air de mys tère....

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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Données de classification
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