Extrait du journal
FRANCE. PARIS, 9 XAI. La question du serinent qu’a fait naître l’ordonnance pour la croix de juillet, devient tout-à-fait capitale. Nous axons envisagé d’une manière précise l’ensemble général de cette affaire . il nous reste à suivre, jour par jour, le mouvement dès deux partis en lutte, et à dire les ressorts cachés derrière ce grand jeu de paroles. Deux organes ministériels ont aujourd’hui battu en retraite : le Temps et les Débats. La position où ils s’étaient placés n’était pas tenable. L'un:’ le Journal des Débats, 11e croyait pouvoir obtenir le serment qu’en en réduisant à rien l’importance; l’autre, sc ran geait du côté d’une ordonnance contre une loi. Tous deux se sont fait justice par leur silence. La presse libérale est unanime contre le ministère, qui n’est plus défendu que par le Moniteur. A Paris et dans les provinces le mouvement est le même. « Le gouvernement, dit le Journal de » Rouen, avec une rave justesse, n’avait-il point assez d’embarras « à surmonter, sans venir encore s’en créer de gaîté de cœur, par » une lutte engagée avec des hommes qur ne sont pas habitués à » reculer. Cette lutte . quoique futile en apparence, est un grave » conflit entre le ministère et les hommes les plus énergiques. » A Paris, le Constitutionnel lui-même se met en ligne, et déclare formellement que l’ordonnance qui prescrit le serment est illé gale et non-obligatoire. Ainsi, le Constitutionnel prouve d’une ma nière évidente que toutes les fois que le ministère sc trouvera en conilit flagrant avec la catastrophe de juillet . il ne pourra plus compter sur cette feuille. Or, comme tout le système de M. Péricr consiste à rompre en visière avec la révolution. ont voit . par cet exemple, que plus il entre dans son système, plus il s’isole. Ce système se personnifie tout entier dans le serment imposé aux hommes de juillet ; nous dirons à ee sujet la pensée politique de l’ordonnance qui le prescrit, et l’instinct politique de ceux qui veulent s’y soustraire. M. Pévier nie la révolution; suivant lui. les journées de juillet 11’auraient été qu’une résistance légale pour faire rentrer le pouvoir dans la loi. Mais comme les acteurs de ces journées prétendent avoir fait autre chose, comme ils assurent, et avec quelque raison, que leurs armes en savent plus à ee sujet qu’une théorie doctri naire , des l’instant que le ministère les rencontre, il faut qu’il les écarte ou qu’il les dompte. Le cas s’est présenté lors de l’asso ciation. il apparaît de nouveau au sujet des récompenses nationa les. Mais cette fois le ministère prétend faire davantage; alors il voulait seulement empêcher les hommes de juillet de se consti tuer , à part lui , et maintenant il veut les contraindre à se,,consti tuer sous lui. Acte de soumission . foi et hommage au trône, voilà ce qu’il demande à la révolution . en exigeant d’elle le serment . et voila pourquoi elle le refuse. Pour rendre la pensée ministérielle de la manière la plus sim ple . nous dirons que la révolution est un fait indépendant. pré existant et en dehors de la royauté du mois d’août . et que par le serment M. Péricr voulait l’y faire rentrer. C’est sans doute parce que cette intention secrète a percé , que le Courrier dit aujourd’hui que le ministère qu’il avait cru simple ment maladroit est plus que cela . qu’il est coupable. Ainsi le ministère est tombé dans le piège qu’il avait dressé : il a mis à nu son système sa ns le faire prévaloir, et, en niant l’existence de la révolution, il n’a réussi qu’en une chose . c’est à lui faire faire acte de vie....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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