Extrait du journal
diat, était celui-ci : derrière l’armée turque était l'intérêt an glais, derrière l’armée égyptienne l’intérêt français. Le véritable antagonisme était là. L’Angleterre qui regarde avec raison les passages de l’Eu phrate et de l’Isthme de Suez comme la clé de sa maison des Indes, de celle où sont les sources de la richesse et de la puissance britanniques , voyait d’un œil jaloux l’influence que la France pouvait exercer, an nom du pacha d’Egypte, sur des passages nécessaires à son commerce, et elle excitait vivement le sultan à les reprendre. Je révélai les efforts de l’Angleterre pour atteindre ce but ; je la montrai prête à se rapprocher de la Russie, et à partager avec elle les passages de l’Orient, plutôt que de laisser à la France, à la rivale de ses Intérêts, une action toute puissante sur les routes de son commerce ; je recommandai surtout au cabinet de se défier du concert européen qu’on lui proposait alors pour résoudre la question d’Orient ; je lui prédis qu’il en serait bientôt exclu. Mes avis n’ont pas été écoutés, le ministère du 12 mai rêvait une alliance perpétuelle avec l’Angleterre, et dans cette préoc cupation constante, il ne voulait rien comprendre à tout ce qui se passait. Quelques mois s’étalent à peine écoulés, que mes prévisions se réalisaient : Le cabinet du 12 mal, signait avec les quatre gran des puissances de l’Europe, la déclaration du 27 juillet 1839, qui établissait le droit d’iutcrvention en commun dans les affaires de l’empire ottoman, et qui posait les bases du concert dont le traité du 15 juillet est sorti. Cette conséquence n’a pas été Immédiate sans doute, mais on peut dire qu’elle s’est développée sous les yeux du ministère du 12 mal, pendant tout le cours des négociations. C’est à ce cabinet luimême, à ses révélations plus qu’indiscrètes que nous en devons l’aveu, et je vais le constater rapidement. A la nouvelle que la la déclaration du 27 juillet vient d’être signée à Constanti nople, l’Angleterre laisse éclater la joie la plus vive; elle s’écrie : « Je tiens les Russes! «En même temps lord Clanricarde arrive à Saint-Pétersbourg, et fait au cabinet russe la révéla tion de ses rapports confidentiels avec la France, de tous ces actes d’hostilité qui avaient été négociés secrètement par le 12 mal, pour forcer le passage des Dardanelles. Bientôt après, M. de Brunow arrive à Londres et régie avec lord Pal merston la question d’Orient à des conditions si favorables à la Russie, qu’elles trahissent évidemment la connivence des deux cabinets,et le partage qu’ils se font des passages de l’OrienL C’est vers cette époque que la question se présente une se conde fois à la chambre, au mois de janvier 1840. Je m’efforce de nouveau deslgualer les tendances ambitieuses de l’Angleterre, son antagonisme Infatigable contre la grandeur et la prospérité de la France. Je [montre que la question d’Orient est résolue contre nous, que le concert provoqué par le cabinet du 12 mai, est établi en dehors de nous, qu’un traité va se faire sur les bases de la décla ration du 27 juillet 1839, je montre , en un mot, et ce sont les expressions dont je me suis servi alors : « Que nous étions ré duits à cette funeste alternative d'accepter les conditions do...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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