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La Quotidienne, 11 mars 1842

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La Quotidienne
11 mars 1842


Extrait du journal

A deux heures M. le président occupe le fauteuil. L’assemblée est nombreuse ; tous les ministres sont présens. Divers membres déposent sur le bureau des pétitions relatives aux che mins de fer. M. Berryer demande un congé de douze jours, motivé sur des affaires judiciaires.—Accordé. M. de Carné demande un congé de trois semaines qui est également accordé. l/ordre du jour appelle la discussion du projet de loi portant demande d’un million pour complément des dépenses secrètes pour 1842. M. LEDRU-ROLLIN , premier orateur inscrit contre le projet, a la pa role. Messieurs, dit l’honorable membre, le gouvernement, pour motiver sa demande de fonds secrets, s’appuie sur deux considérations, la néces sité des circonstances, la confiance qu’il doit avoir inspirée. La commis sion s’associe au langage du gouvernement; elle fait plus, elle vous pro pose une innovation, elle demande que le crédit ne soit plus l’occasion d’un vote de confiance, et qu'il soit porté au budget ordinaire de la po lice pour 1843. Puisque le hasard me donne le premier la parole (Rires et interruption au centre), avant d’examiner la question du fond, permettez moi de dire mon opinion sur l’innovation qu’on vous propose. Le titre d’extraordinaire atteste l’origine de l’impôt dont il s’agit; il a d’abord, en etî“l, reposé sur des circonstances mobi'es. chancelantes, qui, d’un moment à l’autre, pouvaient disparaître. Il résulterait de ce que l’on vous propose, qu’une fois inscrit, on ne songerai» plus à sa réduc tion, de telle sorte que cet impôt ressemblerait à ces subsides de guerre qui (levaient cesser avec la paix, et qui, depuis Charles Vf, Louis N1V, Napoléon, grèvent encore le pays. (Mouvement.) L'innovation qu’on propose .me parait donc malheureuse. Je demande, moi, que ce crédit reste isolé, détaché, saillant, pour que le pays ait sans cesse les yeux sur lui , demande sa diminution d’abord, et sa sup pression le plus lot possible. Maintenant, messieurs, dirai-je un mot de la nécessité actuelle des fonds secrets? G’est une question qui a été fort épuisée. Leur destina tion, vous le savez, est toujours la même : c’est, nous dit-on, pour sur veiller les factions, les sociétés secrètes qui pullulent, ce sont les termes du rapport, sur le sol de la France. Je me demanderais alors si les fonds secrets reçoivent bien leur des tination ; je me demanderais si c’est souvent avec les fonds secrets qu’on a découvert les conspirations; je me demanderais s’il en est une seule grave, s’il est un seul attentat st-rieux qui ait été prévenu par les fonds secrets. (Murmures.) Je me demanderais encore si les fonds secrets ne doivent être em ployés qu’à surveiller les Français, et pourquoi, l’an dernier, la contrerévolution espagnole s’organisant presque officiellement, recrutant ses soldats dans le» département., n’a pas été dépistée par la police? Messieurs, sur les fonds secrets, il a été (fit à celle tribune un mot qui juge leur emploi : ce mot est sorti de la bouche d’un ancien préfet de police qui en axait en partie le maniement. Il vous a dit : • Les fonds...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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