Extrait du journal
En fait de sincérité, voyez le ministère travailler la matière électorale. Suivez, si vous le pouvez, l’emploi du million que la majorité vient de lui donner après la discussion que vous savez. Le ministère a hâte d’en finir avec la chambre. C’est un avertis sement que les électeurs indépendans comprendront, nous n’en doutons pas. Ils n’ont point, eux, de places à donner, d’argent, de routes, de ponts, de chemins de fer, de tableaux pour les mai ries ou pour les églises, de livres pour les bibliothèques; mais ils ont, ils peuvent avoir du moins de l’activité, de la régularité, de l’ensemble; ils peuvent concerter leur action; et c’est à cela que nous les convions dès à présent. Il dépend d’eux d’empêcher que la France soit livrée aux cor rompus et aux Anglais. Un pouvoir fort, un ministère intelligent tireraient un admira ble parti de cette fièvre de chemins de fer qui s’est emparée des populations. Partout les conseils locaux délibèrent; des comités s’organisent, des souscriptions s’ouvrent. Ici on vote des sommes considérables; là on dire des terrains; ailleurs, on garantit aux compagnies un intérêt déterminé. C’est un mouvement immense, une préoccupation universelle. Que sortira-t-il de là ? rien ou à peu près rien ; et la raison en est simple. C’est le gouvernement qui construit les chemins de fer. Quoiqu’il soit à la tète du plus grand budget du monde, comme dit M. Tliiers, ses ressources sont bornées pourtant. Il ne peut pas tout faire à la fois. Il a donc choisi trois ou quatre lignes, ou plutôt trois ou quatre tronçons de lignes. La chambre les vo tera-t-elle? Cela est douteux encore. Toute la question est de savoir si les contcns seront plus nombreux que les mécontens. Mais supposons le vote affirmatif de la cliambre ; toujours est-il que d’ici à cinq ans, dix ans peut-être, il ne sera rien fait en dehors de ces trois ou quatre tronçons que la chambre aura votés. Ainsi les délibérations des conseils généraux, les travaux des comités qui ne se trouvent pas sur les lignes choisies par le mi nistère, seront perdus ; car là où le gouvernement ne fera pas, il ne sera permis de faire ni aux villes, ni aux départemens, ni , aux compagnies. ,...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - guizot
- ancelot
- lamartine
- boileau
- de golbéry
- jolly
- piscatory
- orlow
- robert peel
- elisabeth d'angleterre
- france
- moscou
- malte
- lisbonne
- syrie
- angleterre
- gilbert
- maire
- palais
- brabant
- forces françaises
- avon
- a lire