Extrait du journal
ÉMANCIPATION DES ESCLAVES DP. NOS COLONIES. — RAPPORT DE LA COMMISSION. (2e article.) C’est la question du travail qui a le plus longuement et le plus geait avec la puissance que donne la finesse, et que donne le soupçon, le regard limpide qu'il avait compté troubler. Un signe de tête plein de charme et un sourire plein de douceur furent tout ce qu’il obtint de Madame d’Auray. Ou ce nom ne lui avait rien dit, ou elle était décidée à ne rien lui ré pondre. M. de Landry n’hésita pes un instant à adopter la seconde de ces deux hypothèses. La causerie alors devenait générale. — Mme d’Aurav y prit part, et sut l’animer par le bon goût et la délicatesse élevée qui distinguait son esprit au suprême dégré. Aucune des personnes restées près d’elle à cette heure tardive de la soi rée, quoique celles-là composassent son .illimité de tous les jours, n’au rait songé à soupçonner une préoccupation douloureuse sous tant de saillies et de vivacité ; M. de Landry lui même, qui la cherchait cependant avec une persévérance qui tournait à l'acharnement, ne pilt parvenir à la trouver, et c’est d’un air de dépit assez mal dissimulé qu’il disait à Octave en descendant l’escalier : — Quelle femme étrange ! ne voulais-tu pas me faire croire tantôt lors que nous l’avons rencontrée après le passage incompréhensible d’Alcange, qu’elle était émue et prêle à se trouver mal? Et ce soir, qu’en penses-tu? la voilà brillante, adorée, heureuse ! elle a oublié ! et ce nom prononcé à son oreille ne lui raopclle rien. Elle a laissé sa figure pâle dans sa robe noire, et c’est tout ! connais-tu la couleur de la robe dans laquelle est resté son cœur ? Conviens avec moi, dit Octave, qu’il vaut autant pour elle n en avoir jamais eu, que de l’avoir mis quelque part, n’imp rtc où, ou que de l’a voir donné à quelqu’un, n’importe à qui? Tandis qu’ils se séparaient, l’un trop dédaigneux de tout, pour être mécontent de rien, l’autre trop léger et trop mobile pour cotiser-er l.mgtemps un bon sentiment ou même un mauvais ; Mine d’Auray seule, liure, après avoir renvoyé les femmes qui la servaient, s'assit à une petite table, et écrivit à son mari absent :— « 25 mai 18Z|0. » Etes-vous heureux dans votre solitude, mon cher Albert 7 \os prés sont-ils verts ? vos bois sont-ils sombres? vos fleurs sont-elles parfumées Avez-vous réuni autour de votre .sauvage et infatigable personne tout ce qui lui plaît, tout ce qui l’amuse, tout ce qu’elle aime? Je veux espérer le contraire, puisque je ne suis pas là. _ . . , , , » Quant à moi, je m’ennuie, je m’ennuie, et je m ennuie ; voila le bul letin de ma vie. Quoique vous en (lisiez, je regrette beaucoup notre séparation inutile ; vous m’appelez capricieuse, et vous avez raison , je vous appelle volontaire, et je n’ai pas tort. ... » Vous prétendez, mon ami, que je mourrais à la campagne; je n entre jamais, vous le savez, en discussion avec vous. J ai I habitude de vous croire sur parole, et, ordinaiiement, je m’en trouve bien ; mats je sens que je meurs parfaitement ici ; je n’y aurai donc gagné que de vous per-...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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