Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 12 AOUT. L’affaire du Mans menace de devenir une fort grosse affaire. Voici que le maire et les deux adjoints sont révoqués, que le sousbibliothécaire de la ville est destitué et que le secrétaire de la mairie a donné sa démission ! jl. je préfet a, comme ou voit, frappé un grand coup. Il paraît que M. Duchfttel lui-même en a été interdit; car le journal offi ciel du soir n’a rien dit hier de la quadruple institution du Mans, bien qu’il ait dû tout au moins en lire la nouvelle dans la feuille de la préfecture. I! ne faudra pourtant pas s’arrêter là. Un maire provisoire a élc nommé. Ce maire est M. Basse, député ministériel et membre delà minorité du conseil municipal. L’administration de M. Basse est impossible par une foule de raisons qu’on n’ignore pas plus a Paris qu’au Mans, et dont la plus évidente est qu’elle aurait con tre elle une majorité compacte et bien dessinée. Donc la dissolution du conseil municipal est obligée dans la voie où le préfet s’est engagé ; et c’est par là que l’affaire est déjà fort grosse, par là qu’elle peut le devenir davantage. Si, dans les élections qui devront suivre, la majorité du conseil municipal est réélue, si le maire et les adjoints destitués sont choi sis une fois de plus par les électeurs pour les représenter, voilà le discours de M. Trouvé-Chauvel adopté en quelque façon par la ville! Voilà une sorte de solidarité qui s’établit entre la cité et les magistrats que le ministère a prétendu punir ! L’habile poli tique ! On peut dire dès à présent que les électeurs seront appelés à résoudre bien moins une question municipale qu’une question po litique, qu’ils auront à juger le discours de M. Trouvé-Chauvel et par conséquent la réponse de M. de Nemours. P. S. Ce que nous avions prévu ne s’est pas long-temps fait at tendre. Le journal officiel annonce ce soir qu’une ordonnance, en date du 11 août, prononce la dissolution du conseil municipal du Mans....