Extrait du journal
d’intérêt ; des chrétiens de sectes différentes du rit gr c, il s’en méfie et sa conduite à leur égard, peut équivaloir à une menace. Pour que la Russie joue aussi franc jeu , il faut qu’elle ait de grandes raisons pour croire ses affaires orientales en grande voie de réussite. Serait-ce par hasard qu’elle aurait fini par s’entendre avec I Angleterre V Beaucoup d’indices sembleraient dénoncer celte bien véritable entente cordiale, D’après ce qui s’est passé dans ces derniers mois en Syrie, d’après la part active que les agens anglais ont pris aux désordres des Denses, si la parfaite indifférence qu’ont témoigné le* Russes, a des menées qui en tout autre temps, les au- | raient tort agités, on peut croire que les deux cours et leurs ambassadeurs à Constantinople ont trouvé moyen de se mettre d’accord. 11 y a quelques années, si un prince russe avait témoigné quoiqu'on vie d’entrepren- . dre une marche triomphale comme celle que vient de faire le grand duc Constantin, à travers la Turquie, les notes du cabinet de Londres auraient vivement sol licite des explications à Saint-Pétersbourg. Pour beau coup moins, pour l’affaire d’Hérat, les deux gouvernemens échangèrent jadis (le fort aigres paroles et au jourd'hui lord Aberdeen ne dit rien, lorsqu’il s’agit du nœud même de cette grande question d’Orient, de celte intégrité de l’empire turc, qui depuis quinze ans tient toute la diplomatie européenne en émoi ! Il faut l’avouer les Russes avaient fait un grand pas en 1840! Mais en 1S45, ils se voient bien plus avancés encore. Le traité d’Lnkiar-SkelesIe a l'ait plus que porter ses fruits, et on ne saurait douter maintenant, puisque l’Angleterre se montre complaisante, que les choses ne soient en bon train d’aller vite. Mais pour que lord Aberdeen soit si indulgent, il faut qu’il ait scs raisons ; pourrait-on les trouver en les cherchant bien en Syrie, dans cette Syrie dont nous rappelions tout à l’heure la triste position cl que VAngleterre convoite depuis si long-temps ? Se rait-il impossible que les vastes provinces dévouées au partage, lussent déjà tirées au sort entre les conqué rons futurs, et ne sommes-nous pas, nous, Français, en droit de craindre, que le moment n’approche oii toute la question d’Orient sera résolue sans que nous ayons à y émettre le moindre avis 1* La Turquie est intérieurement plus maiade que ja mais. Les prétendues réformes que le Moniteur otto man proclame dans chacun de ses numéros, les as semblées des notables, les dégrèvemens d’impôts! les fondations d’écoles, les encouragemcns donnés à l’a griculture, tout cet étalage de civilisation, dont la plu me des employés de la Porte fait tous les frais, donne à rire à ceux qui connaissent le moins du monde ce qu’est réellement aujourd'hui l'empire turc. L Alba nie et les provinces avoisinantes sont sans cesse en...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - laffitte
- guizot
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- france
- russie
- syrie
- médine
- turquie
- hérat
- asie
- alba