Extrait du journal

M. Gustave de Beaumont a écrit pour le Siècle des lettres sur la prochaine session. Voici le début de la première de ces lettres qui a paru ce matin : « La session qui va s’ouvrir est attendue par le pays avec un mélange d'indifférence et d’intérêt. En dépit d’une paix profonde, le pays, mécon tent de son gouvernement et de lui même, se sent agité d’un trouble se cret. Il est tranquille à la surface; mais il ne jouit pas de son repos, parce qu’il doute de sa durée ; et quand il croit encore une fois entendre gron der dans le lointain le brait des orages, il porte naturellement les yeux sur les pouvoirs constitutionnels, dont l’office, sertit de les conjurer. Cette disposition des esprits mérite d être méditée par i’opposliion modé rée. S’il est un fait certain aujourd’hui, c’est le progrès de ceux qui ne croient point à l’efficac té de nos institutions, et qui, prenant les intrigues et les faiblesses d’un système pusillanime et corrupteur pour des vices propres au régime constitutionnel, déclarent celui-ci impuissant, et rê vent déjà un autre gouvernement à travers les hasards d’une révolution nouvelle. »A côté de ce fait très apparent, il s’en passe en même temps un autre non moins visible et très opposé. Pendant qu’un certain nombre, doutant du gouvernement de juillet, vont à de nouvelles révolutions, d’antres, doutant du pouvoir parlementaire, vont au pouvoir royal; non que les premiers aient dans le principe révolutionnaire cette foi vive qu’avaient nos pères, ni que les seconds éprouvent pour le principe monarchique ce...