Extrait du journal

français , s’il voulait réellement faire quelques démarches en faveur des Polonais , n’ait pas envoyé plus tôt un ambassadeur à Saint-Pétersbourg, car il ne pouvait guère se flatter que la cour de Russie attendrait pour se décider aussi long temps qu’il plairait à la France (I). Les affaires de Po logne ne font plus aucune sensation ici, et même dans les cercles où l’on s’occupe exclusivement de politique, on n’en parle plus du tout. 11 y a quel ques mois qu’on y prenait encore le plus vif intérêt. PIÉMONT. — Chambéry , 4 avril. Je vous ai déjà annoncé que notre gouvernement s’occupait avec lenteur et sagesse de l’amélioration progressive de nos institutions et de notre pros périté matérielle. Nous venons d’en recevoir une nouvelle preuve. Au mi lieu de la fermentation qui se manifeste chez nos voisins, il aurait été dan gereux de nous accorder la liberté de la presse telle qu’on l’entend en France. On vient néanmoins de faire sous ce rapport un pas en avant. Le gouvernement a fait savoir à tous nos libraires et imprimeurs qu’une liber té entière d’imprimer et de vendre leur serait accordée moyennant leur ser ment de ne publier aucun ouvrage qui, par une tendance hostile, séditieuse ou insultante , sous le rapport politique , relig* ux ou littéraire, serait de nature à déplaire au gouvernement....