Extrait du journal

Le Courrier se débat de son mieux pour défendre un être abstrait qu’il appelle la Couche. Il ne s’agit plus d’un homme, de deux hommes, de dix hommes ; il s’agit d’une formule d’idées. Voyons donc ! « La gauche, c’est le parti qui réclame la révision des lois de septembre et des lois sur l'association, que par un si lence de six ans M. liai rot a réellement acceptées ; c’est le parti qui en veut finir avec la corruption par une large et sérieuse réforme du parlement et du corps électoral ; c’est le parti qu’émeuvent les intolérables misères des classes labo rieuses et qui exige qu’on se mette immédiatement en de voir de les soulager ; c’est le parti déterminé à ne point se donner de repos que la loi n’ait consacré la liberté d’ensei gnement et la liberté de conscience ; c’est le parti qui en tend que la monarchie constitutionnelle se concilie à l’inté rieur avec toutes les libertés et qu’à l’étranger elle ressaisis se toute la force, tout le prestige que lui avait donné la ré volution de juillet ; c’est le parti enfin qui a horreur des am bitions et des intrigues particulières, et qui ne permettra point qu'elles l’emportent sur les grands intérêts moraux et politiques de la France. Voilà ce que c’est que la gauche ! Oserez-vous dire maintenant qu’elle est en pleine déroute ct qu elle ne compte plus pour rien dans le pays ? » Voilà donc la gauche ! c’est à dire voilà l’abstrac tion du Courrier. Comme abstraction, c’est beau ! comme application, ce n’est rien. Changez le nom, et la réalité se montre. Le Cour rier est sous l’empire d’une illusion qui l’empêche de voir que désignant la gauche, il formule la droite,...