Extrait du journal
ministères. Le budget de 1828 s’est élevé à 1,020 millions dont 31.) millions pour la dette publique (45 millions de moins qu’en 184.i), 128 millions pour l’administration des revenus publics et 3o millions pour remboursemens et restitutions des contribu tions. Nous dépensons aujourd’hui 300 millions de plus qu’eu 1828, et certes la France n’en est pas mieux administrée. El c est pour avoir le gouvernement à bon marché qu’on a fait la Révolution de Juillet. La commission du budget a réduit les crédits demandés de deux millions, ce qui est une manifestation assez mesquine quand on a passé deux mois à éplucher un compte de 1,317 millions ; encore u est-il pas certain que 51. Soult, auquel on a fait subir une grande partie de cette réduction, oe vienne pas les regagner à la tribune. La chambre ne résiste pas toujours à l’éloquence mili taire de M. le maréchal président du conseil. La commission, avant que d’aborder dans son rapport les sections et les chapitres du budget, cherche à établir la situation financière; elle refait dans ce but les calculs de la commission des chemins de fer, et fait également jouer un grand rôle à la ré serve de l’amortissement dans ses supputations. M. LacaveLaplagne, ou son successeur M. Vuitry, prouve d’abord que le déficit du budget de 1843 uc sera pas de 27 millions, comme le disait M. Humann, mais bien de 33 millions, sans compter une infinité de dépenses qu’elle énumère et qui ne sont point portées dans le document officiel. Ceci posé, on trouve que les déficits des exercices 1840, 1841 et 1842 sont, déduction faite de la partie qui sera soldée par la réserve de l’amortissement, disponi ble à la fin de la présente année, de 313 millions. Le découvert de 1843 est de 33 millions ; le montant des travaux publics extraordinaires ordonnés par la loi du 17 mai.1837, de 9 millions; les travaux ordonnés par la loi du 25 juin 1841 sont évalués à 497 millions, et la dépense des chemins de 1er à 475 millions (>1. de Lamartine dit 800 millions) ; total, 1,327 millions. Pour balancer cette dépense, on porte en ligne de compte l’emprunt de 450 millions et les réserves de l’amortissement jusqu’en 1853, c’est à dire 829 millions, ce qui fait un total de 1,279 millions, et 48 millions de moins que les dépenses. Mais ce calcul est bâti sur des hypothèses qui ne se réaliseront pas. Voici comment il con vient d’établir la situation. Toutes les réserves de l’amortissement sont absorbées jusqu’en 1847 pour couvrir les découverts de 1840, 1841, et 1842; ainsi, il ne peut pas en être question. Le budget de 1843 est en déficit, il faudra le solder avec la réserve de l’amortissement de 1848. En supposant, ce qui n’est pas présumable, qu’on tombe dans une situation normale en 1844, la réserve ne sera libre qu’en 1849, et, jusqu’à cette époque, on n’aura de disponible que les 450 millions de l’emprunt. Avec cela, il faudra solder 506 mil lions de travaux publics et la portion des chemins de fer qui sera exécutée jusqu'en 1849. Voilà la véritable situation, de laquelle il résulte que, sans faire un kilomètre de chemins de fer, on est déjà, à l’heure qu’il est, en présence d’un déficit de 56 millions, après avoir absorbé toutes les réserves de l’amortissement jus qu’en 1849. Cette manière de se jeter de dix ans en avant pour trouver des ressources est fort comique, et dans ce système il n’y a pas de raison pour ne pas supputer les réserves de l’amortisse ment jusqu’en 1880, même jusqu’en 1900; on aurait trouvé ainsi une bien plus grosse somme. Au reste, c’est toujours la même manière de faire : des millions qui ne sont pas des fictions, mais qui sont déjà dévorés lorsqu’on les porte en recette, un avenir gravement hypothéqué et de prodigieuses illusions sur les recettes JL-TI-. 11W- K.rüT-JTTC^-OTae^«SlaCT«rre;;-*«a..&.l,U...l.uw UJ 1AI|au.-1lJ JLk apporter. Cette allégorie fort claire se trouvant dans l’atelier d’un de nos A pelles modernes, passa sous les yeux de Napoléon ; il regarda, tourna le dos et ne dit rien. Un autre jour, Langlois se saisit d’un vieux morceau de parchemin, l’expose à la pluie, puis à la fumée, le parsème de traits confus jetés au hasard, l’envoie à une société savante de Paris comme un très an cien manuscrit, heureusement retrouvé, mais écrit dans une langue que nul habitant de la Seine Inférieure ne connaît et dont ou voudrait avoir l’explication. Les savans regardent, ils admirent, ils se pâment d’aise ; à grand renfort de besicles, pratiquant L’art dont on peut lire les lettres non ap parentes, ils déchiffrent les hiéroglyphes qu’avait capricieusement et les yeux fermés, tracés le malin Rouennais. Un rapport est fait ; un énorme mémoire est achevé ; transcription du texte, traduction et notes incom mensurables, rien n’y manque ; l’Imprimerie royale met aussitôt le tout sous presse ; l’auteur du rapport s’en fait un piédestal ; i! a la croix, il obtient de lucratifs emplois ; il se loue lui-même ou se fait louer à outrance dans quelques journaux amis. Ce ne fut que peu de jours avant sa mort que Langlois confessa la mystification et qu’il en donna la preuve. Nous devons un juste tribut d’éloges au zèle des éditeurs qui choisis sent, parmi les matériaux accumulés dans les portefeuilles de notre ar tiste, ceux des ouvrages qu’il était au moment de terminer, lorsque la mort vint faire tomber le crayon de sa main défaillante. On annonce comme sous presse son Essai sur la Danse des Morts; il y a encore, mê me après les recherc hes de M. Peignot, beaucoup à dire sur cette allé gorie si chère à nos ancêtres ; sous la forme la plus gaie, la plus ironi que, la plus bouffonne elle cache une affreuse douleur, elle devait frap per de tous les côtés les imaginations du moyen-âge. A Bâle, à Dresde, à Lucerne, à Lubeck, en Auvergne, en cent autres lieux, on retrouve, sous des fresques mutilées, la représentation de ce grand bal qu’on nomme la vie; bai où la mort donne le branle, où elle entraîne après elle, bon gré, malgré, dans une ronde inexorable, rois, mendians, doc teurs, prêtres, vieillards courbés sous le poids des années, enfans à peine éclos aux baisers maternels. Puis venait llolbein, homme de génie; il animait le geste, la physionomie, j allais dire le regard de tous ces sque-...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - havin
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