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La Quotidienne, 20 décembre 1843

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La Quotidienne
20 décembre 1843


Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 19 DÉCEMBRE. Quand la Révolution de 1830 est venue troubler, il y a treize ans, le cours des prospérités de la France, nous avons pensé que le pouvoir, né de cette Révolution, n'avait en soi aucune des con ditions propres à satisfaire aux besoins de notre pays. Nous avons pensé qu'il ne saurait ni faire une guerre heureuse, ni maintenir une paix honorable, ni raffermir et rassurer les libertés, ni don ner au pouvoir la force morale sans laquelle un gouvernement n’est qu'un accident dans la vie d’un peuple. Sa destinée était évidemment de descendre jusqu’à l’anarchie ou de remonter jusqu’au despotisme, l’événement l’a complète ment prouvé ; après avoir subi tous les désordres de la licence, le pouvoir travaille par tous les moyens dont il dispose à organi ser de tous les despotismes le plus dangereux, car il procède par la séduction, sans cesser un moment de prononcer le mot de li berté. Dans cette prévision de la marche nécessaire du pouvoir né de la Révolution, les royalistes ont dû conserver intact le dépôt de leurs doctrines, car ayant en eux tout à la fois ie principe d’ordre et le principe de liberté, iis étaient eu mesure de pouvoir offrir >eur appui à la France dans toutes les crises eù la force des choses la placerait. Si le pouvoir était entraîné par l’anarchie, ils pouvaient lui dire: venez à nous, proclamez nos principes, la réunion de toutes les forces monarchiques sauvera le pays. Si, au contraire, le pouvoir, vainqueur de l’anarchie, mais hors d'état de s’arrêter aux conditions d’un gouvernement modéré, se disposait et réussissait à organiser le despotisme, nous pouvions dire aux hommes de libertés : ce n’est pas là ce que vous avez voulu ; vous u’avez pas coopéré au renversement de la monarchie pour armer un pouvoir nouveau de moyens extrêmes qui mena cent incessamment les droits de tous; mais vous effrayez les hom mes d’ordre, qui, derrière votre liberté, croient toujours aperce voir la licence; venez à nous, car nous voulons les libertés com me vous ; mais nous pouvons les placer sous la garantie d’un principe qui rassurera les plus timides. Certes, cette position des royalistes est très bonne, et tôt ou tard elle sera comprise par les hommes qui hésitent encore à l’accepter. Pour les y décider, que faut-il ? Prouver constamment à ceux qui résisient encore que notre concours est désintéressé, que nous ue voulons rien pour nous, que nous ne pensons qu’à la France, que nous sommes prêts à donner l’exemple de tous les sacrifices, ou plutôt à renouveler, eu faveur de la patrie, ceux que nous avons su faire à nos principes! Certes, il serait absurde de douter uu moment de la parole de ceux qui ont su rester lidèles à leurs convictions et demeurer sourds à toutes les avances du pouvoir; quel parti en France a jamais, et dans aucun temps, offert des garanties aussi nobles de sa iidélité à ses engagemeus ! L’obstacle véritable au retour des autres partis à nos principes, ce n’est pas, nous le savons, ce jeune prince, dont l’éloge sera bientôt dans toutes les bouches ; l’obstacle, il est tout entier dans la crainte de l’influence absolue des royalistes ; nous nous rappe-...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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