PRÉCÉDENT

La Quotidienne, 19 décembre 1843

SUIVANT

URL invalide

La Quotidienne
19 décembre 1843


Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 18 DÉCEMBRE. Nous avons constaté avec bonheur une situation qui était à nos adversaires tout prétexte pour accuser les prétendues divisions des royalistes ; un journal de la gauche, la Réforme, tout en re connaissait le fait d’une union dont il se plaisait à douter naguère, semble vouloir essayer de la détruire cri élévant, entre les feuilles royalistes, des questions de prééminence et d’amour-propre; cette nouvelle tactique ne réussira pas. Les journaux de notre opinion sont tous d’accord sur les queslious fondamentales, ils n’ont jamais différé sur les principes; les dissidences entre nos principaux organes n’ont jamais eu un ca ractère sérieux, car elles n’ont pa porter que sur des formes de polémique ou des moyens secondaires de discussion. La Quotidienne, pour ce qui la concerne, en enregistrant avec joie les paroles prononcées par Mgr le duc de Bordeaux, en les appliquant chaque jour à la situation du pays, n’a fait que déve lopper sa propre politique ; elle n’a eu ni à revenir sur ses pas, ni à précipiter sa marche pour répondre à la pensée du prince; elle ne croirait pas de sa dignité de répondre à des interpella tions malveillantes, mais elle sera toujours prête à réfuter les assertions de ses adversaires, iioh pas seulement par l’exposi tion de ses doctrines d’aujourd’hui, mais par des citations em • pruntées à sa rédaction d’autrefois. L'alliance des principes monarchiques et des libertés nationa les, objet des études du prince, but constant des efforts et de tant d’éloquens écrits dus à la plume de M. de Châteauhriand, n’est-elle donc pas depuis long-temps aussi le vœu constant de la Quotidienne ? Si l’illustre petit fils de Charles X nous avait tracé à Londres nue ligne différente de celle que nous avons suivie jusqu’à ce jour, ou nous aurions obéi à cette puissante impulsion, sans hésiter un moment à reconnaître l’erreur de notre politique, ou nous aurions laissé la plume à d’autres, si ce nouvel ordre d’idées n’avait pas satisfait notre conscience 1 Mais de quoi est-il question? Des principes monarchiques! Eh! vraiment! nous avons fai t tous assez de sacrifices à cette noble cause pour que les défendre soit pour nous autre chose qu’une longue et incorrigible habitude. Les libertés nationales ! oh ! oui, c’est là qu’on nous attend ; eh bien ! lisez donc la Quotidienne, non pas aujourd’hui, remoulez dans le passé, et vous y lirez cette opi nion : nous pouvons la citer, car la plume qui écrit aujourd’hui est la même qui écrivait autrefois. « La France ne veut plus du régime absolu sous quelque forme • qu’il se présente ; elle le repoussait dans des temps de barba rie, elle ne saurait le vouloir dans des temps de civilisation; » les rois de la troisième race s’en emparèrent contre la féoda• lité dans l’intérêt des peuples; à cette époque, le despotisme seul » pouvait absorber la tyrannie; il put donc être nécessaire alors, il » serait funeste aujourd’hui. Les vœux généraux exprimés dans les ' cahiers de 1789 et les dispositions de la royauté au 23 juin, in* diquent clairement les besoins de la France. Elle veut aujour1 d’hui ce qu'elle voulait alors, une liberté pratique, réelle, ' constante, applicable à tous, des institutions franches, dont le 1 peuple puisse jouir sans désordre et le pouvoir s’honorer sans * contrainte, qui intéressent tous les Français sans distinction de...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

En savoir plus
Données de classification
  • archevêque
  • ledru-rollin
  • napoléon
  • charles x
  • france
  • suisse
  • italie
  • londres
  • lyon
  • lucerne
  • rome
  • chalons
  • simplon
  • cambrai
  • église catholique
  • union