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La Quotidienne, 21 décembre 1840

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La Quotidienne
21 décembre 1840


Extrait du journal

spécialement 1 église catholique peut ajouter beaucoup k la grandeur d’une procession. Dans celle du 15, l’église était seulement représentée par l’an monier qui se trouvait dans une simple voiture traîné par deux chevaux. Peut-être que les -urnes funêiaires qui brûlaient de chaque côté doivent être considérées comme formant la partie religieuse de la cérémonie ; mais leur aspect était aussi mesquin que la flamme qui en sortait. » En résumé, la religion n’était pas représentée. Il est vrai que dans 1 intérieur des Invalide se trouvait un clergé d'élite. Nos processions île couronnement les plus communes, avec leurs costumes cl leurs éci ssons héraldiques, ont dix lois plus de grandeur que cette procession funéraire française pour laquelle il a été dépensé un million île francs, et à la quelle on voyait des myriades de soldais en uniformes divers. Et cepen dant Napoléon avait pris soin de couvrir scs sénateurs de robes d’hermine. Mais avec ces lobes ont disparu l’orgueil, la pompe et la dignité. La monarchie française est exposée dans toute sa nudité. Elle est aussi snlidc il aussi grande qu'aucune autre. et pour être plus simple, elle n’en est pas mains glaneuse Mais elle ne doit pas essayer ce qui n’est pas de son ca ractère, et ce qu il n’est pas ci. son pouvoir de faire réussir. Elle ne doit pas faire de procession. » Cette cérémonie était trop tardive pour un enterrement, trop hâtive pour nue commémoration. Comme enterrement, elle ne signifiait rien. Le cheval que Ion conduisait devant le char n’a jamais été le cheval du héros. Ouani aux signes de deuil, il n'y en avait aucun ; on ne portail pas son uniforme ; on ne voyait son aigle que sur les colonnes dorées. Vingt-cinq années d’intervalle ont emporté les amis et les souvenirs per sonnels. et à l'exception du général Bertrand, il n’y avait pas un seul oeil qui eut pu reconnaître le corps desséché de Napoléon. Comme commé moration, c était trop tôt ; il ne s’était pas passé assez de temps pour ré pandre sur les jours de Napoléon l'auréole de l’histoire. » La génération actuelle se rappelle plutôt ses de fa "'tes et scs revers que ses triomphes. Si cinquante années s’étaient écoulées, les jeunes gens eus sent pu vénérer le siècle grand et glorieux de leurs ancèt es, mais actue’lcmcnl aucun sentiment semblable ne s’est manifesté. Le nom de Napo léon avait été si violemment invoqué par le parti de la guerre, que l’on craignait de se proclamer le partisan de ce système en criant : V ive Napo léon ! L’expression de l’enthousiasme a été paralysée, parce que le peuple ne savait quel cri pousser. » L’ironie la plus amère perce dans tout cet article cl surtout dans les mots soulignés; c’est ce système d’insultes, tous les jours reproduit sous des formes satiriques ou grossières qui soulève si fortement la bile du Journal des Débuts....

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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