Extrait du journal
tait esclave et malheureuse; ils le lui dirent cri beau langage, et les grâces de la forme firent illusion aux meilleurs esprits. Il y avait des abus dans la société, et quelle société n’a pas les siens ! On lit appel aux passions populaires pour les ré former. Ait nom magique de liberté, les mauvais instincts de notre nature furent les premiers à répondre, et il ne fillnt que le faire retentir à propos aux oreilles du peuple pour lui inspirer lu désir ardent du rompre lus fers imaginaires qu’il ne portait pas. Du brillantes satires contre l’ordre établi, d'hypocrites élégiis sur le sort du l’humanité souffrante, le dégoûtèrent peu à peu de sa religion, de sa monarchie et même de la noble simplicité du scs mœurs. Les systèmes al laient su multipliant, non comme les étoiles, mais comme les éclairs dans une nuit profonde. Venez à nous, disaient les uns, nous sommes les fils de la lumière, et il n’y a de salut ipie dans nos doctrines. Ils vous trompent, s’écriaient les au tres, leurs principes vous conduiraient à l’esclavage et à la misère ; et, dans ce conflit d'opinions opposées, les peuples à qui l’on avait ravi leur antique fui, demandaient en vain qu’on leur eu donnât une nouvelle. » Les choses en étaient là vers la lin du dernier siècle : on lie s’accordait (pie pour disputer, mépriser et haïr; comme une armée exercée par une savante instruction à des com bats simulés appelle de ses vœux la véiitable guerre, ainsi les passions, instruites par les livres et les discours, deman daient à mettre enfin en pratique les théories qu'on leur avait enseignées. La seule pensée de Dit net du ses lois, d’un pouvoir qui venait de lui, d'une morale obligatoire, les met tait en fureur. Tout annonçait une complète révolution : elle éclata comme la foudre. En moins du temps qu’il n’en faudrait pour renverser le plus frêle édifice, la plus belle et la plus ancienne monarchie du monde tomba sous les coups des démolisseurs avec ses antiques croyances, ses vieilles lois, ses sages institutions consacrés par le temps. L’Eglise et l’Etat périrent ensemble. Il avait été facto de détruire, ou crut qu’i! ne serait pas plus difficile d'édifier. Les plans étaient tous prêts ; on les avait dressés d’avance ; il ne s’a— grisait plus que du choisir h* meilleur. ():i mit la main à l’œuvre, et les constructions furent poussées avec une telle ardeur, qu’en peu d mois on eut élevé, sur ia ruine du pas sé, une nouvelle religion, un nouvel empire, un régime nou veau, de nouveaux droits et point du devoirs. » Tout le monde connaît ces évènemens ; nos yeux les ont vus, et, si nous eu renouvelons la mémoire, ce n’est pas as surément pour en rappeler les douleurs ; mais il est im possible de rien comprendre à ce qui su passe aujourd'hui, et surtout à la situation de l'Eglise catliu i pie, dans notre partrie, si l’on n’en cherche la raison là où elle est, en i eniontant jusqu’aux événemens et aux lois qui la lui ont faite. On s’est trop hâté d'écrire l’histoire ; les temps sont encore trop rapprochés de nous. On peut apprécier jusqu’à un cer-...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - antioche
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