Extrait du journal
l’on a vu même tels de nos Brougham et de nos O’Connell grimper, à dé faut d’autre place, sur la banquette de l’impériale, comme de simples commis-voyageurs. Les hôtels garnis, les restaurans de la rue de Bour gogne et de la rue de l’Université, s’attristent d’un déficit dans leurs re cettes, et les cuisiniers ministériels ont condamné au repos la moitié de leurs casseroles. Bon voyage, 0 dignes Romains du centre ! Allez reposer vos poitrines que le cri sacramentel : la clôture, a fatiguées pendant tout un sémestre ! Bon voyage, ô incorruptibles Spartiates de i’opposilion dynastique, farouches Brutus de la gauche, intraitables indépendans ! Allez recueillir les ovations si légitimement dues à vos héroïques sacrifices : sacrifices d’autant plus admirables, en effet, qu’ils ne vous ont brouillés avec au cun de vos amis du château, et que votre opposition s’est conciliée mer veilleusement avec les invitations aux Tuileries. Néanmoins, il ne faut pas croire que tout soit plaisir, pour le député bien pensant, dans la clôture de la session. L’on part, la boutonnière dé corée du ruban rouge de rigueur, du signe de l’honneur, de ! 'étoile des braves, comme on dit en couplets de vaudeville ; c’est bien : l’on em porte dans sa poche, pour soi-même ou pour un parent, le brevet de quelque fructueux emploi, récompense honnête de la docilité du vote, c’est encore mieux ; sans compter la paix d’une bonne conscience, pré cieux trésor qui, ajouté à une place de deux mille écus, fait tout juste six mille francs. Malheureusement il y a pour notre honorable le terrible chapitre des exigences de la localité, des promesses dont il faudra rendre compte. La représentation nationale, elle aussi, a son i/uart-d.'heure de Rabelais. La position est surtout critique au retour de la première session qui a suivi 1 élection du député. C’est dans cette première session que l’élu a dû faire ses preuves, tenir ses sermens à tout le monde. Jugez donc que de comptes à rendre dans ce moment-ci, pour les quatre cent et tant de députés dont 1837 nous a fait cadeau ! Car, remarquez le, chaque député bien pensant a fait son pro gramme de l’Hôtel-de-Ville, il y huit mois; et si les députés royalistes n’ont rien promis qu’ils ne dussent tenir, que de prospectus politiques ont menti en novembre, comme s’ils eussent été faits en juillet! Tous les arrondissetnens électoraux de la France sont en ce moment dans l’attitude de la sœur Anne, regardant du côté de Paris, si leur dé puté ne vient pas. Dans la grande capitale, un député est un homme com me un autre ; il peut circuler dans la rue et sur les boulevards sans faire plus de sensation que le moins éligible de tous les mortels : personne ne...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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