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La Quotidienne, 26 mai 1831

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La Quotidienne
26 mai 1831


Extrait du journal

lanciers et les volontaires ; on prétend au’il y a eu à la suite de cet engagement plusieurs blessés et tués. Il paraît qu’on a fait des propositions à M. de Potier ; il y a ré pondu par une lettre où l’on remarque les passages suivons : « Je le répète, il ne faut pas gaspiller la république, ni la pa trie, ni les hommes. Jamais je ne coopérerai, si ce n’est avec une presque certitude de succès, à compromettre de nouveau la cause gé nérale de la liberté républicaine des peuples, en Belgique où elle a déjà souffert de si durs échecs, tandis qu’elle pouvait et devait y remporter une facile et éclatante victoire, pour le bonheur de la Bel gique elle-même, pour l’exemple et le bonheur de l’Europe. Quant à la guerre, je pense, comme les Gantois, qu’elle serait juste, qu elle est nécessaire, urgente, indispensable, qu’en elle est la question vi tale de l’existence de la Belgique. Et, si j’avais le mot à dire, elle commencerait demain, même avec la chance d’y périr • car ce serait du moins avec honneur. Or, sans elle, il y a certitude de périr, et de périr honteusement. Et puis, rien ne dispense de remplir un devoir, et la guerre est actuellement un devoir pour les Belges, advienne ensuite i/ue pourra. Je résume, monsieur, ma lettre, qui est déjà trop longue. Je ne retournerai cü Belgique qu’avec la certitude d y être puissamment secondé, de l’être dans toutes les provinces, de l’être riar le peuple. Je n’y retournerai qu’avec l’espoir de pouvoir travailer efficacement à la fondation de la république fédérative des pro vinces belges. Je n’y retournerai que sur l’engagement positii de faire immédiatement la guerre à la Hollande. » —L'Association nationale de Gand s’est réunie avant-hier, à quatre heures après-midi , non sans donner beaucoup d’.nquiétude à ( auto rité militaire , puisque les places avoisinant le palais de l’Université étaient remplies de troupes. Un piquet de cavalerie stationnait sur la place d’Anvers. A cinq heures , M. le président D indelin a ouvert la séance par un discours , où il a rappelé qu’il appartenait à la nou velle et ancienne armée , qu’il avait lait a l’association un serment dont il ne s’était jamais écarté , qu’il le renouvelait encore , et qu’il ferait tous ses efforts pour faire triompher ce qu’il avait promis , et le maintien du gouvernement actuel. M. de Soûler a parlé en flamand dans le même sens , afin que les paroles de l’association lussent entendues de tout le mon le, et a ter miné en demandant ce que l’on faisait ii Gand de 5,000 hommes , et pourquoi cette force n’était pas à nos frontières, qui étaient toutes dé garnies. Pendant que M. de Souter parlait, M. le général Vautier a fait apfieler M. Dandelin , qui , en rentrant , a lait lever la séance , sans aisser à personne le temps d’interpeller les membres du bureau sur les griefs à reprocher aux ministres. Cette brusque levée de séance , et l’appareil militaire qui entourait l’assemblée, a laissé à penser que M. le président avait reçu l’ordre , avec menace , de renvoyer chacun chez soi. Il n’y avait pas à la réunion un seul officier de la ligne; tous avaient reçu l’ordre de n’y point paraître. FllANCE. PARIS, 2Ü MAI. I> E L A It E L G I Q L E. A ne lire que les protocoles, le sort de la Belgique paraîtrait ar rêté. Là, rien de vague, tout est trace, défini avec la précision des formules diplomatiques. La question du Luxembourg est réglée, la paix générale garantie. D’où vient que le congrès belge ne s’assemble que pour tâcher de résoudre par sa présence les difficultés d’une position toujours plus cm bai vassalité ? Cela ferait préjuger que nous sommes clans une époque où l’art des plus habiles diplomates reste impuissant en face de la gravite des circonstances. Cinq grandes puissances s’occupent à fixer les destinées d’un petit état et ne peuvent y parvenir! Tandis qu’elles prononcent des paroles de conciliation et de paix, des parole; de haine et de guerre retentissent dans l’assemblée de la Belgique. Deux faits d’un ordre différent influent sur la situation de ce pays. L’un particulier; l’autre général. L’un, c’est la haine profonde qui sépare la Belgique de la Hol lande, et à laquelle toutes les conférences diplomatiques ne pour ront porter aucun remède. Dans la séance du i y mai u a-t-ru pas dit, au sein même du congrès, qu’il n’y avait entre la Belgique et...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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