Extrait du journal
POLITIQUE GENERALE. Dans quatre jours le mandat de la commission de permanence expire et VAssemblée reprend ses travaux. Rendons tout d’abord justice à la commission de per manence. Kl le a fait preuve, pendant l’absence de l’Assemblée, de la plus louable modération ; elle s’est abstenue, avec une réserve et une persévérance dont le public lui a su gré, de rien fait qui pût ajouter aux embarras de la situation, et si tout-à-coup une crise ministérielle s’est déclarée, si l’opinion s’est inquiétée et s’inquiète encore et des causes qui ont pu la faire naître et des conséquences que ces causes pourront en core produire, la faute n’en est attribuée par personne à la commission de permanence. Cette politique expectante, justifiée par l’approbation qu’elle a reçue de l’opinion publique, ne peut être donnée assurément pour une règle de la conduite que devra tenir l’Assemblée en présence des événements qu’un avenir très prochain nous réserve; avenir, il faut le dire, qui présente ce singulier phénomène que plus il s’approche et moins il devient facile à pénétrer. Mais en agissant comme elle l’a fait, la commission nous semble avoir préparé à l’Assemblée un excellent terrain pour y attendre , avec le calme et le sang froid qui conviennent à la force, que les événements se dé roulent. En s’y plaçant tout d’abord, l’Assemblée, nous vou lons dire, bien entendu, la réunion de toutes les nuances du parti de l’ordre, car, pour les Montagnards et les socialistes, il ne nous appartient pas de prévoir la voie qu’ils pourront suivre; l’Assemblée, donc, en se plaçant sur le terrain que lui a préparé la commis sion de permanence, se conciliera irrévocablement les sympathies de l’opinion publique, qui ne demande qu’à pouvoir se recueillir en paix et sans agitations inliles, jusqu’à cette époque fatale où la Constitution, empirée par les projets sinistres du parti du désordre, lui fe ra une nécessité de lutter de toutes ses forces contre ces projets. Rapprochées sur ce terrain, où n’existera entre elles aucun levain de discorde, les diverses nuances du parti de l’ordre s’y prépareront d’autant mieux à dé fendre en commun le principe de loi du 51 mai, si dccidemmenl il vient à être attaqué, ou à parer à toutes les autres éventualités graves qui pourraient se pro duire. Nous comptons toujours trop sur la sagesse du Pré sident de la République pour croire que le gouverne ment parlementaire, à la place duque^on ne pourrait plus mettre aujourd’hui qu’un despotisme sans force et sans durée, ait rien à craindre des projets qu’on lui prête ni de la politique nouvelle que doit, dit-on, inau gurer son message. Mais, sans se jeter dans des extrémités aussi peu croyables, celte politique pourrait tendre à placer la France sur une pente dangereuse. Dans une telle situation, si elle se réalisait, le parti de l’ordre, dans l’Assemblée, aurait besoin de toute sa force, qu’il ne peut trouver que dans son union, et de l’appui résolu de l’opinion publique, qu’il ne peut se concilier que par une extrême modération jointe à une grande fermeté. En lui rendant cette triple tâche nécessaire, les cir constances au milieu desquelles l’Assemblée va se réunir la lui rendent en même temps facile. Nous avons l’espoir que le parti de l’ordre i>’y faillira pas. 1 1 II.Thibaud....
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.
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