Extrait du journal

le premier écueil. Cette polémique exa gérée et violente s’est vue dans tous les temps. La monarchie constitutionnelle a eu ses crises inévitables : pourquoi la République parlementaire n’auraitelle pas les siennes, puisque les insti tutions offrent des analogies dans l’un comme dans l’autre régime ? Ce qui est certain et ce qui frappe tous les yeux, c’est que jusqu’à présent, sous la Ré publique, les crises les plus aiguës sont moins personnelles, moins irri tantes que sous la royauté. On parle beaucoup de 1 âpreté des ambitions républicaines. Quand nous aurons assisté à un spectacle aussi démorali sant que celui qui fut donné à la France par l’édifiante coalition qui renversa le ministère présidé par M. le comte Mole, nous pourrons consentir à discuter les affirmations et f les insinuations des journaux hostiles. Il faut les laisser dire. Ce qu’ils disent ne fait d’ailleurs aucune impression sur l’opinion publique, qui a depuis long temps cesse du puiser à cette source i tarie des renseignements ou des inspi rations. Le Moniteur uniocrscl re marquait l’autre jour, non sans mélan colie. que la crise ministérielle laissait le pays assez tranquille ; et c’était une observation juste, car le pays sait bien qu'il y a au gouvernail un homme de sens froid et rassis, qui connaît ses de voirs et saura les remplir. Ce qui nous parait plus singulier et, s'il faut le dire, plus fâcheux que le langage des feuilles réactionnaires, c’est l'émoi de certains organes de la presse républicaine. Il semble rait qu’il soit nécessaire , pour dé nouer la crise , de déployer le dra peau et de donner le signal d’alarme, j De grâce, remettez-vous î Nous n’en ' sommes pas où il vous plu.it de dire que nous en sommes. Vous allez droit à ce ([uc vous appelez lus situations logiques, inévitables, sans vous deman! der si ces solutions sont commandées, ! possibles ou prévues. Les journaux ont beau jeu. quand il s’agit de créer do toutes pièces des situations capables de supporter ce qu ils prétendent leur im poser de gré ou de force. Mais ce no sont pas les journaux qui font les si- ; tuations en politique. Les situations se présentent, et lus journaux les consta tent, les décrivent et les analysent du mieux .qu'ils peuvent. C'est déjà une tâche fort difficile et qui devrait leur i suffire ; mais où serait le mérite des ! gens d'esprit s’ils n inventaient rien ? Quant à nous, on nous permettra d’at tendre les faits, sans nous mêler de les arranger ou de les prédire....