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La République française, 2 février 1892

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La République française
2 février 1892


Extrait du journal

Nous voyons de toutes pans que l’on fait beaucoup d’avances à la jeunesse. On la recherche, on la ca jole, on lui parle avec toutes sortes de caresses et de blandices : visible ment on cherche à l’endoctriner, afin de pouvoir plus tard — sinon le plus tôt possible — l’enrôler. Oh ! nous comprenons très bien que l’on se rapproche de la jeunesse. D’abord il n’y a rien de si beau dans le monde. Et puis spéculer sur la jeunesse, c’est vraiment agir : bien ou mal, cela ne fait rien à l’affaire, c’est agir, et les partis comme les hommes d’action ne doivent rien mettre audessus de l’intérêt suprême de leur cause à défendre et de leurs idées à propager. Rencontrer les jeunes gens, s’entretenir avec eux, les exci ter dans leur enthousiasme ou les secouer dans leur torpeur, éveiller en eux les longues et les belles espé rances, afin de les attirer à soi, c’est faire plus que de la propagande de parti, c’est entreprendre un véritable apostolat moral. Il est manifeste que la jeunesse contemporaine ne man que pas d’apôtres. Sans parler de celui qui, au nom du prétendant, s'évertue à propos à nos jeunes gens comme l'idéal de leur vie la restauration du principe épuisé de la monarchie, nous avons d’autres apôtres, moins ardents et moins précis en politique, mais peut-être plus passionnés dans un autre ordre d’idées que nous recon naissons volontiers pour supérieur : il s’agit des idées morales, du devoir social, de la destinée de l’homme et des nations. Certes il ne saurait dé plaire à personne que l’on se donne pour tâche d’élever l'esprit de la jeunesse vers ces grands et nobles problèmes, éternel,tourment, éternel honneur de la pensée humaine. Quant à nous, s’il nous est permis de le dire, nous suivons ces généreux apôtres avec la plus vive sympathie, et nous souhaitons d’un cœur sin cère que, dans cette mission toute...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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