Extrait du journal

de les avoir dérangés, il se fût empressé de leur dire : « Mes amis, vous préve nez mes désirs ; j’allais précisément faire ce que vous me demandez, au mo ment où vous êtes entrés ! » Voilà comme on se tire d’affaire quand on est habile. Et le gouverne ment en a bien eu l’intuition, et il a même essayé au début. Mais quoi ? Don ner et retenir ne vaut. Il promet tout et ne tient rien ; c’est vraiment trop peu. Vous me direz : le gouvernement avait peur de la Chambre. Ou plutôt, non, vous ne me le direz pas, car cela dépas serait les bornes du comique. Autant vaudrait dire que le chat avait peur des souris. Ce n’est pas la crainte de la Chambre qui est le commencement de la sages se ; c’est la crainte de ce pouvoir for midable qui s’élève en ce moment dans le pays, et qui, conscient de sa puis sance, balaiera demain et cette Chambre et tout le parlementarisme pourri. « Eh ! à qui le dites-vous ? Nous en avons bien peur aussi, répondrez-vous ; c’est pour cela que nous lui montrons le poing. » — Voulez-vous un bon conseil ? Si vous n’avez que cela à montrer, vous ferez mieux de vous esquiver au plus vite, et de gagner champ. Car, lorsqu’il sera à vos trousses, vous n’aurez plus grande chance d’échapper. HENRY MARET....