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La République française, 3 janvier 1880

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La République française
3 janvier 1880


Extrait du journal

Un conflit très-grave vient de s’éle ver entre plusieurs municipalités de villes importantes et des comités libres, dits de bienfaisance, qui s’étaient arrogé le droit d’ouvrir des souscriptions en faveur des pauvres et qui avaient, qui ont encore la prétention de distribuer à leur gré les sommes provenant do ces souscriptions. A Charleville, à Amiens, à Douai, dans d’autres villes en core, les ( ’onseils municipaux ont pris des délibérations à l’effet de revendiquer le produit des souscriptions. Les co mités libres ont été invités à remettre l’argent dont ils sont détenteurs aux mains des bureaux de bienfaisance, qui ont seuls qualité pour administrer le bien des pauvres. A Charleville, il s’a gissait d’une quête organisée à l’église. Le maire a établi que le droit de ré partir entre les pauvres le produit des quêtes faites publiquement à l’église en leur faveur, est une des prérogatives les plus importantes des bureaux de bienfaisance, et il a cité à l’appui de sa thèse le texte de la loi du 5 prairial an XI qui est ainsi conçu : « Le produit des quêtes faites pour les frais du culte est versé dans la caisse de la fabrique. Le produit des quêtes faites pour les pauvres est versé dans les caisses du bureau de bienfaisance. » Le maire de Charleville ajoutait que les bureaux do bienfaisance sont les seuls représentants autorisés des pauvres. De même qu’il n’y a pas deux sortes de pauvres, de même il ne peut y avoir deux admi nistrations charitables. On ne peut ad mettre l’existence do comités libres, es sayant de se substituer à l’assistance publique, agissant à leur gré, sans res ponsabilité, sans contrôle. A Amiens, le Conseil municipal a voté à l’unani mité la délibération suivante : « Le Conseil décide à l’unanimité que les sommes recueillies dans la souscription ouverte par les journaux Y Echo et lo Mémorial, constituant le bien des pauvres que le bureau de bienfaisance a seul qualité pour administrer et dis tribuer, il y a lieu de décider que ces sommes seront versées dans la caisse du bureau do bienfaisance. » Cette délibération fut transmise au pré fet de la Somme, qui l’approuva par une lettre adressée au président du comité libre et conçue en ces termes : « Les droits du bureau de bienfaisance sur les sommes revendiquées par lui me semblant fondés, je me hâte de porter la prétention de cet établissement pu blic à votre connaissance pour que vous y fassiez droit, ou tout au moins pour que vous vous absteniez de toute dis tribution de ces fonds en dehors de lui. » M. Cambon, préfet du Nord, a émis un avis analogue, dans une lettre adressée au maire de Douai. Ce fonc tionnaire pense que les sommes re cueillies « au profit des pauvres », sans affectation à une œuvre parti culière, ne peuvent être distribuées par les comités privés et qu’elles...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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