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La République française, 3 mai 1896

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La République française
3 mai 1896


Extrait du journal

Ea patrie et ta Jeunesse J’ai lu avec beaucoup «le curiosité le vo lume où M. Georges Hugo a consigné ses souvenirs de marin. On n'a pas oublié que M. Georges Hugo a servi la France pendant trois années à bord d'un navire de l’Etat. Cet ouvrage n’est pas indifférent ; il ren ferme de touchants épisodes et des pages pittoresques. 11 témoigne «l'un état d’âme qui mérite de fixer notre attention. M. Georges Hugo a rapporté «le son temps de service des impressions très moroses ; il les épanche avec une dédaigneuse amertume. Les juge ments qu’il porte sur ses anciens chefs sont empreints d’une animosité qui va par mo ment jusqu’à la haine. Je ne puis dire si ces griefs sont fondés, n'ayant pas vu d’aussi près que l’écrivain nos officiers «l'escadre, qui sont en apparence les plus aimables et les plus courtois des hommes. 11 ne craint pas d’ajouter (et nous devons lui savoir gré de cette franchise) qu’à aucune heure il n’a senti passer dans ses veines un frisson de vaillance ou d’enthou siasme ; il avoue que la notion de patrie lui seiui.le un peu surannée, il croit qu elle doit s’élargir, prendre un sens philosophique ; que l'époque est passée des luttes fratricides entre les peuples «le même race ; et il consi dère cet appareil militaire dont l’Europe est encombrée comme le legs odieux des siècles barbares. Ces idées ne sont point particulières à M. Georges Hugo. Les jeunes gens de sa géné ration et de la génération précédente les ont souvent exposées. Je parle des jeunes gens raffinés, qui se piquent de littérature et de dilettantisme ; car le commun des mortels n’a pas rompu avec les vieux préjugés; et les fils d'ouvriers ou de paysans continuent de tressaillir en écoutant les roulements du tambour. Mais il est à remarquer que la plu part des hommes de lettres, qui ont écrit sur l’armée depuis quinze ans, ont publié des ouvrages, poussés au noir, décourageants et découragés. MM. Descaves, Abel Herniant, Henri Fèvre et bien d’autres ont éprouvé, avant M. Georges Hugo, comme une grande satisfaction à étaler les misères qu’il leur a été permis d’observer, et une âpre joie à les grossir. Si l’on analyse les mobiles qui les poussèrent dans cette voie, on découvre que le plus puissant est l’orgueil. L’ancien soldat qui mé

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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