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La République française, 3 septembre 1895

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La République française
3 septembre 1895


Extrait du journal

avantage pour le consommateur, mais à une condition, c’est que, comme produc teur, le consommateur ne paie pas ce bon marché deux fois plus qu’il ne lui rap porte et que, tout compte fait, il ne perde pas à l’opération. Prenons l'agriculteur par exemple, qui représente, on voudra bien le reconnaître, la masse la plus considérable, la plus intéressante, la plus nécessaire de la population de tous les pays, celle sans laquelle une nation mar che tôt ou tard à sa perte et devient la proie du premier conquérant venu. Qu’importe à celui qui travaille la terre que le pain, la viande, le vin, les légumes, le sucre soient à bon marché, puisqu'il se uourrit lui-même en très grande partie avec les produits de sa culture ? Que lui fait le bon marché des vêlements qu'il achète une fois par an ou tous les deux ans, s’il vend son blé, son bétail, sa bet terave et son vin là moitié de ce qu il les vendait autrefois? Est-ce qu’il y a la moindre proportion entre le bénéfice et la perte? Coque l’agriculteur cherche avant tout, ce qui l’intéresse véritablement, c'est de vendre à son prix de revient, c’est-àdire de trouver dans le prix qu’on lui donne de son produit l’équivalent de ce qu'il a déboursé, la rémunération de son travail et de celui de sa famille. Toute" industrie qui ne procure pas au produc teur l’équivalent de son prix de revient minimum est destinée à périr ; avec le temps, tout le monde s'en détourne et l’abandonne. Or il n'est pas douteux que depuis vingt ans l’écart entre le prix de revient et le prix de vente pour les produits agri coles tend sans cesse à grandir, et cela par une raison bien simple, c'est que les principaux facteurs du prix de revient sont restés les mêmes pendant que les prix de vente diminuaient d'année en année. Les salaires, bien loin de baisser, ont augmenté ; il en est de même, hélas ! des impôts et, les charges locales s'ajou tant aux charges générales, il en résulte que le contribuable, surtout en France, est littéralement écrasé....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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