Extrait du journal
cratique. Mais il s'agissait précisément de savoir, dans la séance de mercredi, si l'heure de cette lutte était bien choisie, et si. au moment même où le gouvernement venait de déclarer que la question si délicate et si grave du cumul serait examinée pro chainement par les Chambres, à propos d'un projet de loi d’ensemble qui sera prochainement à l'ordre du jour, il convenait de tant insister, avec une telle véhémence de raisonnement et un si extraordinaire déploiement de passion, pour faire trancher la question du cumul,au risque de faire rejeter la loi sur la réforme judiciaire, si impa tiemment attendue par le pays. Pour quoi n'avoir pas tenu compte de cette impatience? Pourquoi s’est-on passé la fantaisie de vouloir triompher sur un des points épineux et controversés du projet de loi, alors qu'il était si visible que.seuls,lesennemisde la République profiteraient du nouvel avortement de cette réforme que la démocratie ré clame depuis si longtemps sans l’obte nir? Pourquoi enfin ne pas se déci der à reconnaître qu'il y a bien des chances de se tromper quand on se trouve d’accord avec les adversaires contre les plus fidèles et les plus dé voués serviteurs du régime qu'il s'agit d’affermir avant tout, si l’on veut être avec le pays républicain et non pas contre lui? Car c’est là ce qu'il y a de grave dans l’attitude trop habituelle de certains groupes républicains, qui, par leurs votes, se donnent Pair de faire cause commune avec les pires ennemis de la République : ils font douter du bon esprit du gouvernement de la démocratie. Comment veut-on que le pays per siste dans la confiance qu'il porte à la majorité de ses mandataires, quand il entend accuser, aux grands applaudis sements de la droite, les représentants de la démocratie de faire défaut, nonseulement à leurs opinions, à leurs professions de foi, à leurs enga gements envers le France républi caine, mais aux plus vulgaires prin cipes de la probité politique? On a fait publiquement à la majorité le plus pénible et le plus outrageant des procès de tendance, en faisant de la question du cumul une question d'hon neur. Nous ne vous demandons pas de leçons de morale; nous vous de mandons de sérieux actes de bon gouvernement. Quel service vous au riez rendu à la République , si tout à coup son gouvernement s’était écroulé sous l’effort de votre argumen tation pathétique! Il se peut qu’il ne vous coûte rien de renverser un cabinet de plus ou de moins , mais il en coûte beaucoup au pays républicain de constater que l’on persiste à ne point tenir compte de ses besoins et de ses vœux. La France veut la stabilité gouverne mentale, et vous ne faites tous les jours qu'étrangler le pouvoir. Heureusement, vos efforts sont vains, car la majorité voit clair dans toute cette tactique si obstinée et si im prudente. Et c’est là ce qui doit ras surer le pays. * DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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