Extrait du journal

très habile, et elle habillait ou déshabillait sa fille avec une réelle dextérité. On profila de quelques beaux jours d’oc tobre pour ramener la petite Claudine à Paris.Quel voyage 1 Que de soins, de pré cautions, de surveillance I Une bonne était là, décorative plus qu’utile, car Lucienne ne restait pas cinq minutes en repos : c’était un store à baisser, un courant d’air à éviter, un cordon à desserrer. Albert n’y comprenait plus rien. Bien sùr, on lui avait changé sa femme. Par moments, elle s’approchait de lui et lui saisissait la main comme pour dire ; » Je suis là, je ne t’ou blie pas, » et elle prenait même à son égard des attitudes maternelles qui le surpre naient fort. Naturellement, le berceau rose et blanc fut installé tout contre le grand lit des parents, afin de faciliter à Lucienne son métier de nourrice. Eveillée ou endormie, Claudine était l’objet de longues et admiratives contem plations. _ Est-elle jolie, notre fille ! affirmait la mère dans sa légitime fierté. Albert s’extasiait de confiance, songeant surtout à gaminer. Par des caresses apaisées, par des dis cours sensés, elle le calmait, le ramenait à la raison. Imite-uioi donc, Albert chéri ; sois un peu plus « papa », et tu penseras moins à toutes ces folies. Vois moi : je suis une petite maman bien sage. .... Et elle montrait, en parlant ainsi, une phvsionomie si divinement chaste,qu’il n’y résistait pas et qu’il l’embrassait posé ment, comme elle désirait 1 être main tenant. Ce n'était pas qu'elle se refusât,...