Extrait du journal

produire du calorique, maintenant la constance de température sans laquelle la vie humaine serait en péril. Mais au delà de 65 grammes par jour, il se fixe dans les centres nerveux, agit également et directement sur la subs tance vivante de nos cellules, et leur imprime les traits d’une vie ralentie. Alors on a des combustions organiques insuffisantes, on a froid. Tel est le mécanisme toxique de l’al cool en excès, et cela n'est point aussi grave que si, à petites doses, il avait les effets pernicieux de toutes ces essences dont se composent les plus agréables spiritueux. * + Les essences végétales qui font le suc cès de tant d’apéritifs sont toutes des poisons nerveux; elles se localisent dans la cellule nerveuse, entraînant les ges tes et pensées les plus désordonnés. Le crime souvent en résulte. La prohibition rigoureuse, que connaissent les EtatsUnis, en a été la conséquence, mala droitement. Car on en reviendra, j’en suis certain, à un régime plus souple, et le seul qui s’impose consiste à com battre par le vin tous les stupéfiants des usines à essences. On comprend pourquoi, malgré la vente croissante de l'alcool, il y a moins de délits, de crimes, de maladies par alcoolisme. Tous les pays l’ont consta té, en France comme en Angleterre, comme en Italie. Pour notre population, il n'y a pas à s'alarmer, non plus, en notant une consommation plus grande à la fin de cette année. Les élections, en effet, sont la cause de fréquentation re nouvelée au cabaret, et l'on peut mettre à leur actif, sans exagérer, 5 à G mil lions de litres de vin. On voudra donc bien considérer les chiffres avant de s'en affliger, et d’alar mer à la fois les ivrognes qui se cro yaient devenus plus sages, et les pro ducteurs que nos magnifiques vignobles remplissent d’orgueil. C'est d’un bon sentiment de crier, de temps en temps: Haro ! sur l’alcool. Mais la répétition dé plaît, ou rend indifférent. Il e?t même d'un très mauvais exemple d’aller dire, partout, qu’un verre de vin est un verre de poison. Un verre de vin consommé, c’est, à coup sûr, un verre de poison évité. Professeur Jules AMAR....