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La République française, 6 octobre 1881

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La République française
6 octobre 1881


Extrait du journal

tades devant la 8e chambre, est à présent un métier gâté ! Adieu les procès (fui se terminaient par 1,000 francs d’amende et qui remplaçaient avantageusement, au point de vue de la réclame, 10,000 francs d’affiches. Un journal que ses violences ne font pas vivre n’a même plus la ressource de se faire sauter et, au lieu de finir, victime de la tyrannie, dans l’apothéose d’une suppression correctionnelle,c’est parfois le tribunal de commerce qui s’en vient prosaïquement déclarer en faillite le journal qui se donnait pour l’idole du peuple et qu’a laissé en plan quelque écumeur de Bourse filant sur Bruxelles. Cela a moins bonne mine assurément. Pas plus tard qu’hier , un journal intransigeant se montrait quelque peu scandalisé de la longanimité de ce gouvernement qu’on traite chaque jour d’imbécile, de grotesque, de fourbe, de bandit, pour qui on épuise lu vocabulaire poissard, et qui ne fait pas de procès. Encore un peu, et les insuiteurs, blasés par leur impunité, demanderont qu’on les ramène aux carrières. Les royalistes donnent on ce moment un spectacle plus divertissant encore. Us ont fait dans pas mal do villes des banquets et des discours à l’oc casion de la Saint-Michel. Il faut bien qu’ils publient les comptes rendus des banquets et le texte clés discours pour remplir leurs colonnes; car tous les rédacteurs sont en déplacement, ayant été mis en réquisition pour grossir le nombre des orateurs. On a crié : Vive le roi! à huis clos. Si la polico avait songé à mettre le nez dans ces effusions, on aurait eu quel ques incidents dignes d’être trans mis aux générations futures. Mais voilà , la police est allée à ses affaires, le gouvernement ne s'est pas ému, et le public, qui commence à connaître la pièce et qui la trouve au-dessous du sifflet, n’a pas même dé tourné la tête. Non, jamais persécution odieuse n’a mis les gens dans un état d’exaspération pareil à celui où sont arrivés les journaux royalistes devant cetto lâche indifférence. Il est pourtant certain, s’écrient-ils, que nous sommes éloquents, et beaux, et héroïques, et redoutables, et que la France vient à nous. Ses votes sont là pour l’établir. Et ce gouvernement qui no fait pas attention à nous ! Faut-il qu’il ait peur ! Et ce public qui ne parait pas se douter do notre exis tence ! Faut-il qu'il nous ai mu ! Et cotte presse qui ne discute même pas nos pièces d’éloquence! Faut-il que nous ayons été irréfutables ! Ah i c’est que ce n’est pas tout que de s’entre-haianguer dans les coins, do renverser les gouvernements en cham bre ou de restaurer des dynasties le verre e.i main, de dire : Nous sommes beaux, grands, formidables; nous som mes le peuple, ou bien : nous sommes la France. C’est au scrutin que le compte se fait, et à mesure que la nation ac quiert le sentiment de sa force souve raine elie devient insensible aux. exhi bitions de spectres rouges et de spectres blancs....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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