Extrait du journal

vieux ? s’écriait Lacave. Assieds-toi donc ! Tiens 1 voilà des bocks ! De Blachère, convulsrnt de tics joyeux sa face émaciée de Christ wagnérien, lui demandait : — As-tu travaillé, au moins ? Qu’as-tu fait ? Ou si tu n’as rien fait encore, quelle surprise nous ménages-tu ? — Bonjour, fils ! lui dit paisiblement Blondel qui, heureux ou malheureux, n’était jamais bruyant. Seul, Ternaux, tout en s'associant au contentement général, laissa paraître quelque rancune dans son accueil. — Je savais bien qu’il nous reviendrait, déclara-t-il. D’ailleurs, pour nous lâcher tout à fait, il lui aurait fallu être le dernier des ingrats et des gueux. — Vous lâcher ? Jamais ! répondit viveDesbuyts. Mais j’avoue que vous auriez pu, en toute justice, me rayer de votre vie. Qu’avez-vous dù penser de moi ? Les apparences me condamnaient, et sûre ment vous m'en avez voulu. — T’en vouloir 1 fit Eugène. T’en vou loir ! Et de quoi, grand Dieu ! De ce que tu as déniché cet oiseau rare, une femme digne d’être aimée? De ce que, l’ayant conquise, tu l’as cachée à tous les yeux ? De ce que tu as passé des mois à ses ge noux. dans le froufrou soyeux de ses ju pes, dans la musique de sa voix? Non, non, frère 1 Je ne t’en veux pas de cela, et bien plus je t’envie. Il n’y a pas un de nous ici qui ne t’envie ! Et maintenant, que la fête recommence. Ici, Blachère ! et en place pour le premier acte de Tristan et Tseult....