Extrait du journal

L’Octroi à Paris On sait que la loi modifiant les taxes d’octroi devait être appliquée à Paris dès le Ier juillet; mais le préfet de la Seine vient de demander au gouverne ment la prorogation, jusqu'à la fin de l’an née, de l’état de choses actuel, et il n'est pas douteux que cette prorogation ne soit accordée. L’octroi de Paris continuera donc à fonctionner comme par le passé jusqu'au 31 décembre prochain, et les six mois de prolongation seront mis à profit par le préfet, le directeur de l’octroi et la commission ad hoc pour la recherche des taxes de remplace ment qui doivent tenir lieu, dans les re cettes de la ville, du produit actuel des droits sur les boissons hygiéniques. Les partisans du statu quo ne peuvent, d’ailleurs, se bercer de l’espoir, qu’ils paraissaient avoir conçu, de maintenir indéfiniment les choses en l’état actuel ; car, de toutes façons, il faudra bien que la loi sorte son plein effet dès le l*r jan vier prochain, c’est-à-dire que les dimi nutions votées soient intégralement ap pliquées. Toute la question est de savoir s’ils ne réussiront pas à empêcher la suppression totale, en mettant des bâtons dans les roues de la commission. A plusieurs reprises, nous avons étu dié la question, et nous avons démontré qu’en se tenant dans les limites tracées par la loi, on arriverait aisément à trouver la somme qui permettrait de sup primer complètement tous les droits sur les boissons hygiéniques ; il parait, mal heureusement,que de grosses influences, celles des marchands de vin, grands électeurs de MM. les conseillers munici paux, ont été mises en jeu, et que c’est là ce qui a jusqu'à présent fait échec aux bonnes volontés. Ces commerçants voient d’un mauvais œil une réforme qui permettrait aux ou vriers, aux petits ménages parisiens, de faire venir directement du vignoble le vin nécessaire à leur consommation, et ils s’efforcent d’empêcher une réforme qui aurait de si excellents résultats au double point de vue de l’hygiène et de la moralité publiques. Nous espérons que M. le préfet de la Seine,qui sait mieux que personne tout ce qu’on peut attendre de cette réforme, ne s’en laissera point détourner par une op position dont il connaît l’origine, et que, grâce à sa persévérance, le premier jan vier prochain nous apportera la suppres sion de tous les droits d'octroi sur les boissons hygiéniques. Ce sera un véritable bienfait, dont la population parisienne et les producteurs des départements lui seront, il n’en peut douter, reconnaissants. Robert Charlie....