Extrait du journal

Le comité qui avait été chargé par les chambres syndicales de dresser la liste des candidats au tribunal de commerce avait fait tous scs efforts pour secouer la torpeur du corps électoral. Il avait arrêté les termes d’un programme, il avait pu blié un pressant appel : rien n’a porté. L’indifférence déplorable dont on s était plaint les années précédentes s’est renou velée le plus exactement du monde. Sur 45.000 électeurs incrits, c’est à peine si 4.000 patentés ont daigné se rendre dans les mairies pour voter. 11 faudra recom mencer vendredi prochain. Si les commerçants ne veulent pas user de leurs droits, s’occuper de leurs affaires et se choisir leurs juges, pourquoi donc avaient-ils soulevé tant de bruit autour de la réforme de la loi relative aux élections consulaires ? Pourquoi revendiquer une extension de suffrage dont on ne se soucie pas et qu’on affecte de mépriser dès qu’on l’a obtenue ? Pourquoi tant d’agitation d’abord et tant de marasme ensuite? Si ces habitudes ne s’appliquaientqu’aux seules questions du tribunal de commerce et des élections consulaires ? Mais pas du tout. C’est à tout propos qu’une partie importante de notre monde industriel et commercial témoigne de la même noncha lance, de la même inertie. Est-ce avec de pareilles habitudes d’esprit que nos com merçants s’imaginent maintenir leurs droits, leurs libertés, leurs garanties ou seulement leurs affaires au sens le plus simple du mot ?...