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La République française, 9 février 1892

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La République française
9 février 1892


Extrait du journal

sel l’a, d'un seul coup, abattu pour jamais. Le lendemain des élections générales, le boulangisme était mort. Vous voyez bien qu'une con sultation totale du pays a parfois eu bon... » c Parfois » est assez joli, et nous admirons la belle sérénité de notre confrère, après le péril et après la victoire ! Evidemment, les élections générales ont bien tourné ; il nous en voit aussi ravi que lui-même. Mais enfin, si * par fois » elles avaient mal tourné ? Il est impossible qu'à un moment donné le Temps ne l'ait pas craint comme nous. Que se fût-il passé alors? C’est cela qu’il faut dire, et c’est à quoi le Temps ne répond pas. Que se fût-il passé ? C’est le Sénat qui aurait résisté, c’est le Sénat qui nous aurait sauvés? Le Temps le croit? Il a, en tout cas, une singu lière façon de l’établir. Ne nous rappelle-t-il pas, en effet, l’exemple de l’Assemblée nationale, le souvenir des élections de juil let 1871 ? Ces élections, on ne l'a pas oublié, furent républicaines : « Du coup, dit notre confrère. l'Assem blée nationale en fut modifiée. Elle n’eut plus confiance en elle et ne put rien tenter... * D’abord, c’est là de l’histoire un peu fantaisiste. Je ne crois pas que ce soient les élections de juillet 1871 qui aient empêché le retour, au moins provisoire, de la royauté, et sans une certaine affaire de drapeau que le Temps connaît com me nous, le tour était bel et bien joué. Mais acceptons la version du Temps : donc l'Assemblée nationale, paralysée par les élections de juillet, ne fait plus rien, ne peut plus rien... Juge un peu ! disait le Marseillais. Juge un peu de ce que pourrait faire notre brave Sénat si le suffrage uni versel lui envoyait, un beau jour, — car un seul jour, rien qu’un jour suf fit! — une Chambre hostile !... Car, en définitive, toutes les élec tions partielles du monde n’ont pas empêché l’Assemblée nationale d’al ler jusqu’au bout de son mandat et môme un peu plus loin, comme elles n’empêchent pas, en Angleterre, la majorité conservatrice d’user large ment de son reste, comme elles ne nous ont pas empêchés, quand Bou langer nous arrivait à la Chambre, élu un peu partout, de vivre, d'agir, de lutter et de prendre, à sa barbe, toutes les mesures que comportait la situation. Pourquoi ? C’est que l’ori gine électorale était la même, et qu’en somme, élus plus tôt ou élqs plus tard, nous représentions tous au même titre le suffrage universel... J’avais espéré toucher le Temps en lut montrant là Droit? entière, sans l’ombre d une exception, acharnée contre le renQuyeliement partiel. Le Temps en tire un dernier argument, bien inattendu : « La Droite, dit-il, 9ait bien ce qu’elle fait. Elle prend déjà position*; elle va se poser en défenseur de l’intégrité et de la souve raineté du suffrage universel. C’est toujours une excellente plate-forme...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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