Extrait du journal

Il y a des gens qui semblent avoir pris à tache d’effrayer l’opinion pu blique en discourant à perte de vue sur les desseins du gouvernement du côté de Tunis. Nous ne connaissons des projets 1 du gouvernement que ce qu’il en a dit lui-même dans la déclaration qu’il a faite devant les deux Chambres : mais cette déclaration nous a sufli pour être en garde contre toutes les déclamations alarmantes dont on nous rebat les oreilles. De quoi s’agit-il ? Simplement de mettre à la raison des tribus arabes qui ont cru qu’elles pouvaient se per mettre impunément de violer la fron tière française et de se livrer au pillage. Le gouvernement n’a pas laissé soup çonner qu'il eût d’autres visées. Ce qui commence, ce n'est pas une guerre ; 6’est une mesure de police territoriale que l’on s’est décidé enfin à prendre, parce qu’il n’y avait plus moyen de tolérer des incursions qui nous causaient du dommage. Mais, dit-on, si ce n’est que cela, pourquoi tant de préparatifs ? Il suffit pour ré pondre à cette question, qui nous parait d’ailleurs assez oiseuse, de rappe ler que dans ces sortes d’affaires il importe de prendre toutes les précau tions afin de faire vite et bien et de ne pas être obligé d’y revenir. La chose, au surplus, quoique de peu d’impor tance, peut exiger à la fois et du monde et du matériel en plus grande quantité qu’on ne serait tenté de le croire : c’est une appréciation qui doit être laissée aux gens du métier. Ils agissent.sous | leur responsabilité ; que dirait-on si...