Extrait du journal
n’est pas un coup dont on les frappe in justement qui ne l’atteigne lui-même. Ce n’est donc pas chose surprenante qu’il ait usé, dans sa réception, de quel que réserve envers des gens qui n’en ont aucune avec les pouvoirs publics. M. Tirard, toujours d’après le même journal, a méchamment demandé à ces messieurs si le gouvernement serait en sûreté à l’Hôtel de Ville. Ces messieurs ont paru rire beaucoup de cette question d’un homme qui ne rit guère. Mais ils n’ont pas la mémoire assez courte pour avoir oublié les incidents de l’élection présidentielle, et on ne peut douter qu’ils n’aient senti que la pire ironie est l’ironie pincée. Pour en finir avec ce voyage d’invita tions, les délégués se sont plaints à M. le président de la République des attaques d’une partie de la presse républicaine. Espèrent-ils, par hasard, nous fermer la bouche? Comment ! voilà des hommes qui, non contents d’être en bouderie perpétuelle avec la préfecture, avec la police, avec tous les employés grands ou petits de toutes les administrations, s’érigent en congrégation de l’index, en concile, en comité d’insurrection, épluchent Dieu dans les livres classiques, dissertent sur Dieu comme des théologiens, usurpent sur les ministères, sur le Parlement, sur le sens commun, livrent Paris en risée au monde ; et Paris ne se vengerait pas en se moquant d eux, et nous, journalis tes, qui représentons aussi un peu Paris, nous n’achèterions pas tous les sifflets de la foire pour leur en percer le tympan ! O Paris, la cité mère de toutes les élé gances, le charme des yeux et de la pen sée, si belle que les étrangers qui l’ont vue en restent amoureux et que ses en fants ne peuvent se résoudre à la quitter; Paris enthousiaste et frivole, naïf et scep tique, passionné et railleur à ce point que vous vous moquez de vous-même pour couper court à la moquerie des autres: Paris, chère et noble ville, choisissez d'autres hommes ou dites à vos élus d’être moins ridicules! Dionys Ordinaire....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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