Extrait du journal
Aujourd’hui, à deux heures, courses à Saint-Ouen. Demain, courses à Rambouillet. X UN ANCÊTRE Nous avons dit, il y a quelques jours, que, grâce à la commission du budget, les destinées du Journal des Savants étaient en ce moment en suspens. Peut-être n’est-il pas sans intérêt de rappeler, à ce propos, les origines de cette? vénérable et docte publication. Sa fonda tion date de 1665. Renaudot venait alors d'instituer ses Conférences du Bureau d'adresses, où il éditait des éludes de sa vants et de lettrés sur les sujets les plus divers. Ce lut stimulé par l’exemple qu’un sieur d’Hédouville, pseudonyme du conseiller au Parlement Denis de Sollc, s’avisa de fonder le Journal des Savants, lequel s’édita tout d’abord chez Jean Cusson, rue Saint-Jacques, à l'i mage de Saint-Jean-Baptiste. Le premier numéro de douze pages, petit in-quarto, imprimé en caractères assez forts,commençait par la discussion des ouvrages de Victor Vitensis et se terminait par une lettre datée d’Oxford signalant le cas d’un monstre à deux têtes, quatre bras, deux pieds et un estomac. Après une courte disparition, il ressus citait, grâce à Colbert, et passait, en 1701, dans les attributions du chancelier de France. Depuis un siècle, il était dirigé par un comité pris au sein de l’Institut et chargé d’en lire et discuter tous les arti cles. Le Journal des Savants a ainsi pu blié de remarquables études, des essais qui ne furent jamais édités en volumes et qu’on ne peut retrouver qu'en consul tant sa collection. Reçu et très lu dans toutes les acadé mies et bibliothèques savantes de l’étran ger, il était considéré comme le trésor de l’esprit scientifique français. Et c’est cette publication que la commission du budget vient de rayer d’un trait de plume — comme inutile et probablement su rannée 1 X 100,000 FRANCS QUI TRAINENT Il y a quoique part un petit carré de papier qu’il suffirait de présenter aux guichets du Crédit foncier pour toucher, séance tenante,cent beaux billets de mille francs, et qui, cependant, s’obstine à ne point se montrer : c’est le numéro 507,957 de la Loterie des Artistes dramatiques, dont le titulaire, à moins qu’il ne s’ignore lui-même, met peut-être quelque coquet terie à ne point paraître pressé . C’est, d’ailleurs, de tradition en sem blable matière. Pour peu que vous ayez la curiosité d’acheter à quelque camelot la liste des lots non réclamés, vous pour rez constater le chiffre relativement considérable des sommes mises à la dis position du public — et que le public semble dédaigner. C’est ainsi que, parmi les bons de l’Exposition de 1889, il y a deux lots de 50,000 francs qui attendent encore leurs bénéficiaires; parmi ceux de l’Exposition de 1900, un lot de 100,000 francs et cinq de 5,000 francs sont égale ment en souffrance. Et cela, quand tant de malheureux humains courent éperdument après la pièce de cent sous !...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
En savoir plus Données de classification - jaurès
- lamartine
- auteuil
- berryer
- millerand
- guizot
- floquet
- bouvard
- victor vitensis
- renaudot
- toulouse
- paris
- barnave
- france
- montmartre
- mirabeau
- rambouillet
- colbert
- cambodge
- bac
- parlement
- l'assemblée
- crédit foncier
- drouot
- république française
- conseil général
- parti libéral
- union postale