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La République française, 13 avril 1881

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La République française
13 avril 1881


Extrait du journal

propos de la désignation des régiments d’infanterie envoyés de France en Algé rie. Les uns estime. que l’on aurait dû les prendre tous dans les 14e et 15e corps d’armée. A ceux-lànousrépondronssimplement que ces deux corps d’armée ont leurs quartiers généraux à Lyon et à Marseille. Il est inutile, croyons-nous, d’insister sur cette brève explication. D’autres au raient voulu que l'on rappelât sous les drapeaux une partie des disponibles des régiments désignés pour faire partie du corps expéditionnaire. La mesure était inutile et eût imposé à la population des sacrifices hors de proportion avec l’effort demandé. Il en est, enfin, qui auraient trouvé plus naturel de diriger sur la Tu nisie des régiments au complet, c’est-àdire ayant leurs quatre bataillons. Et, si la mobilisation avait été tout à coup dé cidée, qui aurait reçu, habillé, armé et encadré les réservistes do ces régiments ? C’est ce qu'ils s’abstiennent de dira. En résumé, de tous ces reproches, do toutes ces critiques, il ne reste absolu ment rien, si ce n’est une agitation tout à fait regrettable. Cette émotion est arrivée à un tel degré, que l’on trouve même que la répression des Khroumirs se fait trop longtemps attendre. On ne tient pas as sez compte de la rupture d’équilibre qui s’est produite, dans l'ensemble des opérations militaires, entre la rapidité de transmission des nouvelles et les pro cédés d’exécution, depuis l’emploi des télégraphes. Quant à nous, notre opinion est que, même si l’on avait eu un corps d’armée tout près, on aurait fait uno faute en le portant immédiatement et tout d’un coup sur la frontière tunisienne. Et cela par une raison fort simple. C’est qu’il n’y a ni voies de communication, ni moyens de transport, ni cours d’eau dans la zone de concentration. Il fallait donc avant tout préparer la base d’opérations, amé nager les sources, organiser les ravitail lements en munitions, les approvisionne ments en vivres, le matériel d’ambulance, enfin tous ces services accessoires qui sont indispensables aux troupes en cam pagne. Nous espérons qu’apres toutes ces ex plications et celles que nous avons déjà données hier, nos lecteurs seront entière ment rassurés sur les préparatifs, la direction et le résultat de l’expédition en Tunisie, si tant est qu’ils aient jamais eu la moindre anxiété en lisant les objurga tions lancées par quelques journaux contre lo ministre de la guerre et contre notre organisation militaire....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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