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La République française, 13 juin 1914

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La République française
13 juin 1914


Extrait du journal

déplacé une voix. En somme, remarqucz-le, la séance a été assez calme. Exceptez-en l’explosion de joie finale par où la horde a salué sa victoire, il n’y a eu tout le long du débat que la manifestation normale et ordinaire de la grossièreté latente dans ces milieux de politiciens d'arrondissement. Le siège de tous était fait à l’avance. Rien n’aurait pu modifier la couleur de leurs bulletins. Ces messieurs avaient peur. Peur de quoi, demandez-vous ? La guillotine n’est pas encore dressée de l'autre côté du pont de la Concorde, et nous ne voyons réellement autour de nous que de très pâles succédanés de Robespierre ou de Fouquier-Tinville. Oui ! Seulement, pour terrifier les poli ticiens d’aujourd’hui, il n’est point in dispensable d’employer les grands moyens que nécessitait la qualité des hommes d’autrefois. Le couperet est su perflu ; la cravache suffit. A chacun de ces pauvres êtres, les clubistes ont dit : « Vous marcherez ! ou bien, dès demain^ les bandes radi cales. renforcées des bandes révolution naires. iront mener contre vous, dans \os circonscriptions, la guerre au cou teau. » Et ils marchent ; ils marchent en flageolant sur leurs jambes ; niais ils marchent. Songez donc ! Que peu vent peser pour eux les intérêts de la République et de Ha France même ? Leurs fiefs sont en danger, — comme l'étaient, voici cent vingt ans, les tètes des autres. Avec celte différence pourtant que, jadis, l’enjeu de l'abominable partie que jouaient les Jacobins était réellement d'ordre national, et que ces illuminés sanguinaires eurent sincèrement au cœur l'amour de la patrie. En l’an 1914, nous planons à de moindres hauteurs ; for i se ramè.:' à lu conquête des porte feuilles ; cl aussi, — sans qu'on en par le, mais sans que personne l’ignore, — à la question de savoir comment on fera, coûte que coûte, acquitter la dame d'irae des altesses régnantes, à laquelle une petite affaire d'assassinat occasion ne des ennuis avec la Justice. MAURICE SPRONCK....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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