Extrait du journal

Dans l’heure critique où nous sommes à la merci d’une spéculation qui ne s’attarde pas à envisager l’incomparable richesse de nos ressources naturelles et la valeur productive de notre popula tion, on se préoccupe avant tout de la bonne tenue de nos comptes et de notre soin de faire face aux échéances autre ment que par des artifices et par des expédients ruineux. En un mot l’atten tion se concentre sur le fonctionnement de notre Trésorerie, dont la condition première est dans l’équilibre de notre budget. On était en train de le mettre au point et, après bien des embarras et bien des disputes, après l’élimination courageuse des mesures inopérantes et vexatoires reconnues inacceptables pour un pays comme le nôtre, on approchait enfin d’un équilibre favorisé par la pro gression constante du rendement de nos impôts, rassurant symptôme pour notre crédit. Ne laissons pas dire à ceux qui ne comptent que sur nos fautes pour nous arracher la victoire : les finances pu bliques de la France sont en désordre, son Parlement en convient et les aban donne au hasard ; elle tend par un dé tour à une inflation, contre laquelle on s’était prononcé dans une clameur una nime quand il s’agissait du recours à la corne d’abondance du billet de banque. Excédée, découragée, elle renonce dans un coup de nerfs à la recherche des procédés normaux pour les besoins ur gents de sa Trésorerie. N’y aurait-il pas là de quoi rendre une lueur d’espoir aux Boches désem parés ? D’autre part, notre gouvernement, qui a besoin du chaleureux assentiment de la majorité, n’a pas à se féliciter des pétards électoraux qu’on lui tire dans le dos et des embarras qu’on prodigue inconsidérément au jeu si délicat de notre Trésorerie dafli 1§ moment où...