Extrait du journal

Cette tendance conciliante ira-t-elle jusqu’à lui faire accepter l’armistice dont parle la note adressée au ministre des affaires étrangères du roi Georges, et cela avant qu’Edhem-Pacha n’ait refoulé l’armée du prince royal par delà les montagnes qui commandent la plaine de Thessalie?C est ce quiestencoredouteux, et pourtant rien ne serait plus nécessaire, comme nous l’avons dit, que d’arrêter l’effusion du sang. D’où la nécessité pour la diplomatie de faire vite, tout en établissant une juste moyenne entre les légitimes susceptibilités du patriotisme grec et les droits du vainqueur. De la réussite de cette œuvre délicate dépend le rétablissement de la paix, et la meilleure garantie que l’on puisse avoir d’y parvenir est le maintien du concert européen, car, comme le disait avant-hier le marquis de Visconti-Venosta, ministre des affaires étrangères d’Italie, en réponse à une question du député Lucifero, » de l’accord entre les puissancesdépend le succès de leur action tant à Athènes qu’à Constantinople. • De cette nécessité, toutes les puissances sont également convaincues, et toutes ont un égal désir de s’entendre; mais pour cela, il faut que toutes également fassent céder leur intérêt particulier à l’intérêt de la paix générale. C’est là un sacrifice qu’elles ont exigé de la Grèce ; à bien plus forte raison doivent-elles se l’imposer à elles-mêmes. De la Tour....