Extrait du journal

Skcrgen, une promenade plantée do mar ronniers entre les masses verdoyantes des quels brillait un réverbère suspendu de distance en d.stance. L allée était déserte ; néanmoins, Bona eut peur : — Assez! dit-elle ; laisse-moi, on peut nous voir. Quand ses pieds touchèrent le sol de nouveau, elle riait encore, et son rire était si charmant ! — Décidément, il est impossible de sor tir avec toi... tu te conduis comme un fou ! Tu me dévorerais ! Aussi, rentrerai-je seule... — Bona... — Ne me supplie pas ; ce que je donne, jo le donne de mon plein gré. Quiconque m implore m’excite à dire non. Tu ne me reconduiras pas ce soir, mais en revanche je t'accorde un rendez-vous pour demain. — Où donc ? A quelle heure ? — A sept heures, au jardin des Jésuites. Ne me suis pas ; je te le défends. Elle lui envoya un baiser du bout des doigts et s’enfuit. Il ne courut pas après elle, mais au matin un homme de la po lice le trouva assis sur un banc à la mémo place. 11 y avait passé la nuit, écoutant sonner toutes les heures, les yeux levés vers les fenêtres de sa femme. — Mon Dieu ! que faites-vous ici dès l’aube, monsieur ? s’écria le gardien de l’ordre publie tout étonné. — Je réfléchis, jo médite, mon garçon, sur ce sujet : la fidélité des femmes. — En vaut-il la peine ? repartit l’homme de police, haussant les épaules. — Comme tu dis cela ! Es-tu marié ? — Oui, monsieur. — Et ta femme t’est-elle fidèle ? — Jo le crois. — Comment, diable, fais-tu pour qu’elle le soit ? — Comment je fais ? Ce n’est pas difficile. Chaque fois que je sors, j’enferme d’abord...