Extrait du journal

charme a été rompu entre la majorité et les meneurs de l’intransigeance. Il n’y avait plus rien à faire avec la majorité, puisqu’elle n’était plus bonne à renver ser les ministères les uns sur les autres, comme des châteaux de cartes. Est-ce que toute la politique négative ne consiste pas dans ce jeu, à la fois puéril et dangereux? Faire tomî ber un cabinet, provoquer une crise aux applaudissements de la galerie, quoi de plus amusant? C’est la plus raffinée des jouissances, et chacun prend son plaisir où il le trouve. La majorité actuelle n’a pas voulu s’amuser de la sorte. Elle est coupable: elle sera condamnée par le pays, puisque l’intransigeance le veut. C’est cj que Von verra bien aux pro chaines élections. En attendant, sus à la majorité! C’e^t le cri de ralliement. Oui, telle est bien la politique d’action qui est proposée et recommandée à la démocratie. Il faut quelle commence par retirer toute confiance à ceux qu’elle a élus et qui vont se représenter à ses suf frages. C’est là le moyen de faire l’union entre nous et d’accroître nos forces en face de nos adversaires coalisés, qui s’ap prêtent à faire leur suprême effort. A qui persuadera-t-on que ce n'est pas là la plus insigne des folies? On mettra en avant la politique des programmes. Électeurs, prenez-y garde ! A l’approche des élections, forcez l’intransigeance à sortir son vrai programme, qui est le programme de ceux qui disent cynique ment : « Ote-toi de là que je m’y mette »....